La santé de votre chat ou de votre chien est en jeu !
On les appelle les chenilles processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa), elles sont petites par la taille mais grandes par les méfaits qu’elles produisent. Donc prudence !
Les chenilles qui sont en réalité des larves de papillon, se déplacent au printemps en procession lorsqu’elles descendent des pins, les arbres dans lesquels les papillons ont pondu durant l’été les œufs dont les chenilles sont issues.
Les chenilles ainsi collées les unes aux autres en ligne parfaite recherchent en réalité un bout de sol pour s’enterrer durant plusieurs mois ou années jusqu’à leur métamorphose et leur éclosion en papillon !
Pourquoi les chenilles processionnaires sont-elles dangereuses pour votre chat ou votre chien ?
Le chien d’un naturel joueur dans la nature est en général davantage exposé que le chat qui reste plus méfiant vis-à-vis de ces larves.
En effet, le corps des chenilles à l’aspect soyeux est en réalité recouvert d’un grand nombre de poils très fins et extrêmement dangereux pour celui qui s’y frotte.
Ces poils urticants ne se contentent pas de produire des démangeaisons comme ceux des orties. En se détachant au contact de la peau (toutes zones corporelles confondues) ou des muqueuses (notamment les yeux ou l’intérieur de la gueule) de l’agresseur potentiel, ils libèrent un véritable « venin » !
Symptômes de l’intoxication par le « venin » des chenilles processionnaires
La libération massive de substances toxiques contenues dans les poils au moment de leur frottement sur la peau ou les muqueuses entraîne chez la victime toutes les manifestations d’une réaction de type allergique. Les symptômes observés sont alors typiques : rougeur, douleur, brûlure, œdème.
Par léchage réactionnel, le chien a tendance à répandre sur la zone périphérique à la « piqûre » d’autres poils urticants qui entrainent le même phénomène. Le chien peut alors se mettre à saliver fortement et à manifester une gêne flagrante.
En cas de réaction allergique massive, le pronostic vital de l’animal peut même être engagé.
On observe alors soit :
• Un choc anaphylactique : une réaction allergique exacerbée aux lourdes conséquences et pouvant engager le pronostic vital.
• L’inflammation de tout ou partie de la langue entrainant infection et nécrose de celle-ci. La nécrose qui rend le chien incapable de se nourrir, ne laisse alors malheureusement pas d’autre choix au vétérinaire que d’amputer partiellement la langue ou d’euthanasier l’animal.
Traitement de l’intoxication par le « venin » des chenilles processionnaires
En matière de traitement, cela ne fait aucun doute, il s’agit d’une urgence vitale nécessitant l’intervention rapide d’un vétérinaire !!! En cas de « piqûre », conduisez donc votre chien chez le vétérinaire le plus proche du lieu de la contamination.
Surtout, ne touchez jamais sur votre animal les zones irritées à mains nues, vous risqueriez d’être également « contaminé » par les poils résiduels ! Chez l’Homme, on note en effet le même type de symptômes. Les brûlures occasionnées par les poils des larves nécessitant de la même façon une consultation médicale urgente.
Prévention de l’intoxication par le « venin » des chenilles processionnaires
Mieux vaut prévenir que guérir, la vigilance est donc de mise ! Tous les pays du pourtour méditerranéen et le sud de la France sont plus particulièrement concernés par ces mini-migrations printanières de chenilles processionnaires, mais avec le réchauffement climatique, le nord de la France est à présent également concerné.
La meilleure prévention consiste à éviter en priorité toutes les zones où vous repéreriez des nids et des processions de chenilles. Il est recommandé de ne jamais vous en approcher ni de chercher à les détruire sans le concours d’un professionnel. Prévenez si besoin les services municipaux ou forestiers de la zone dans laquelle vous avez repéré ces larves et leurs nids et de la même manière, évitez de vous promener en forêt s’il y a beaucoup de vent !
Enfin dans votre jardin : si vous repérez une procession de chenilles, attendez la fin de son passage pour vous en approcher et arrosez bien la zone afin d’éliminer l’ensemble des poils éventuellement déposés. Attendez également avant de tondre.
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort, titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste et cofondatrice du site Catedog.com
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