Suite à sa dissémination sur la quasi totalité du territoire australien, le chat sauvage serait devenu une menace pour la faune endémique du pays
Selon une étude publiée début janvier dans le journal Biological Conservation, le chat sauvage, appelé aussi chat haret, occuperait 99,8% du territoire australien. Seuls quelques îles et quelques zones clôturées seraient préservées.
En raison de sa surpopulation, le chat haret serait responsable de la disparition d’une trentaine d’espèces présentes uniquement en Australie. Parmi elles, beaucoup de mammifères comme le bandicoot-lapin à queue blanche ou la souris sauteuse à grande oreilles. Il mettrait aussi en danger plus de 120 espèces dont un tiers en voie de disparition.
Le chat haret, un animal domestique redevenu sauvage
Le chat a été introduit sur le continent australien, à la fin du 18e siècle, par les colons dans le but de chasser les souris qui envahissaient les fermes. Le chat était donc un animal domestique qui, au fur et à mesure, est retourné à la nature et vit depuis tel un animal sauvage. Selon Sarah Legge de l’Université du Queensland, qui a dirigé l’étude, Celui-ci s’est petit à petit répandu sur l’ensemble du territoire.
“Les chats sont de formidables chasseurs et ils s’adaptent très rapidement à leur environnement, mais ils n’ont rien à faire ici » explique Sarah Legge. En même temps, le chat sauvage n’a que deux prédateurs naturels sur l’île : l’aigle et le dingo. De plus « l’Australie est le seul continent autre que L’Antarctique où les animaux ont évolué avant l’apparition du chat, ce qui explique pourquoi la faune est tellement vulnérable face à eux » commente Gregory Andrews, Commissaire chargé des espèces menacées au sein du gouvernement.
Des mesures radicales prises par le gouvernement
En 2015, alors qu’on estimait à 20 millions le nombre de chats sauvages présents sur le continent, le gouvernement avait décidé de tuer 2 millions de chats d’ici à 2020. La nouvelle, bien accueillie en Australie, avait suscité l’indignation des associations, dont Brigitte Bardot qui avait alors dénoncé « un génocide animalier inhumain et ridicule ».
Depuis, suite à cette nouvelle étude menée par quarante scientifiques australiens, les chiffes ont largement été revus à la baisse. Les chats ont à nouveau été comptabilisés grâce à des caméras installées dans le bush australien. Les chercheurs ont estimé leur population à 2,1 millions par temps sec et 6,3 millions par temps humide, les proies étant alors beaucoup plus présentes sur ces périodes. Ces chiffres ne sont pas pour autant une bonne nouvelle pour Sarah Legge qui explique que « l’impact par chat est plus important que ce qu’on pensait jusqu’ici ».
D’autres mesures préconisées par les chercheurs
Sarah Legge s’interroge cependant de la décision de tuer 2 millions de chats sauvages. Selon elle, vouloir contrôler la population de chats sauvages est difficile. La chercheuse préconise d’autres pistes comme notamment cibler des zones prioritaires, protéger les zones peu envahies par le prédateur ou encore avoir des îles sans chats sur lesquelles les espèces endémiques seraient à l’abri.
Elle préconise également le développement des dingos dans les régions où le chat pullule ou encore le renforcement de la surveillance des feux détruisant la végétation qui permet aux proies de se protéger.
Suite à la publication de cette nouvelle étude, le gouvernement australien reverra-t-il sa décision ?
Crédit photos : Wikimedia
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