Le vétérinaire joue un rôle crucial dans le réconfort du maître
« Docteur, je ne sais pas comment je vais surmonter le décès de ma chienne. Personne autour de moi ne comprend. Aidez-moi… ». Certains ne sont pas sans rajouter : « je n’avais que mon animal, il était tout pour moi…».
Ces mots viennent résumer toute la détresse qui peut parfois envahir le cœur et l’âme de chacun d’entre nous, même les plus endurcis, au moment de perdre notre animal familier.
Car l’animal représente souvent bien plus qu’une simple compagnie. Il constitue parfois la seule étincelle de vie dans l’entourage proche de son maître.
Une présence qui suffit à rendre le sourire ou à faire naître des éclats de rire, mais qui apaise et rassure également, amenuise la peine dans les moments de doute et de solitude, ou accompagne les joies partagées des retrouvailles en famille.
Une relation qui vient enrichir les instants présents de nos vies en éloignant les pensées passées ou à venir.
Ces mots de détresse, nombre de vétérinaires les ont entendus, aussi bien au moment d’arrêter définitivement les souffrances d’un animal par nécessité médicale que les jours qui suivent une mort naturelle.
Il est alors important de pouvoir se projeter dans le cœur de la personne qui nous fait face, en trouvant les mots justes qui permettront au processus de deuil d’œuvrer, à la personne d’aller mieux, petit à petit.
Lorsque la décision d’euthanasie reste après mûre réflexion, l’option la plus sage, notre rôle est alors d’assurer pour l’animal comme pour son maître, un contexte propice à ce départ sans retour. Tamiser l’éclairage de la pièce, s’exprimer sereinement, user de mots et de gestes simples constituent des adjuvants de paix.
Nous avons perdu dans nos sociétés occidentales l’usage de la communication tactile alors qu’en orient elle appartient depuis toujours au registre culturel. Or dans ces moments là, plus qu’un sourire sincère, une main sur l’épaule ou le bras de la personne en peine, une accolade généreuse lorsque tout est fini, participent à l’atténuation de la douleur de l’être. Pensons-y et mettons-le en pratique.
Cela représente une autre manière d’expérimenter le sentiment du devoir accompli par amour de l’humain. Action également bienfaisante pour nous et aux bénéfices multiples.
La vie de nos animaux symbolise avant tout la vie.
Le moment qui accompagne le passage de toute vie à la mort mérite un accompagnement digne de la vie elle-même.
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort, titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste et cofondatrice du site Catedog.com
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