Docteur Laurence Dillière Lesseur • Vétérinaire comportementaliste

En cas de dysfonctionnement cérébral, la consultation de comportement permet de réaliser un diagnostic précis et de répondre par la thérapie appropriée.

La nécessité ou non d’associer un médicament

Selon le cas et le contexte

Si un médicament doit être administré à votre animal, il est toujours proposé avec votre consentement éclairé. Mais il peut également s’agir d’un complément alimentaire non médicamenteux.

L’utilisation de ces produits a comme principal objectif de faciliter la thérapie comportementale par le contrôle de l’état émotionnel et/ou l’impulsivité de votre animal. Il ne s’agit en aucun cas d’induire une camisole chimique qui droguerait votre chat ou votre chien. Bien au contraire, cette dernière les empêcherait d’apprendre de nouvelles consignes ou d’élargir leur répertoire comportemental.

Nos chats et nos chiens sont doués d’intelligence et de sensibilité. S’ils ne parviennent pas à contrôler leurs émotions, il est de notre devoir de les aider, en utilisant si besoin une béquille chimique passagère.

Avantages de l’usage raisonné d’un produit

• Levée plus rapide d’un état anxieux, lui-même très souvent précurseur d’agressivité.

• Contrôle de l’impulsivité ou de séquences agressives.

• Facilitation des apprentissages et de la rééducation de votre animal, contribuant à restaurer son harmonie physique, psychique et émotionnelle. 

• Rapports plus sereins de votre animal avec son entourage, car il est plus apaisé. De fait vous l’êtes également.

Quels sont les motifs fréquents de consultation ?

• Des symptômes qui durent ou se répètent malgré les traitements, tels que des troubles cutanés ou gastro-intestinaux récurrents.

• Des signes comportementaux au préalable inexistants, tels que : une hypervigilance, des comportements de crainte (fuite, évitement, sursaut au moindre bruit), une perte des apprentissages chez un animal âgé (réapparition de malpropreté par exemple), etc.

• Toute manifestation agressive soudaine, du type grognement, car le risque pour l’entourage est réel.

• Un état engageant le pronostic vital de votre animal, suite à un bouleversement dans sa vie, lorsqu’une une affection organique a été éliminée par votre vétérinaire traitant.

• Des nuisances en votre absence, telles que : vocalises, destructions, malpropreté fécale ou urinaire.

• Un animal qui mordille ou griffe sans cesse, est maladroit, ne tient pas en place, saute ou grimpe partout, réagit à la moindre stimulation, etc.

• Tout comportement inhabituel de votre animal, quel que soit son âge, associé ou non à des signes organiques, comme par exemple, de la malpropreté urinaire chez un chat.

• Personne(s) vulnérable(s) au contact de votre animal et/ou au sein de votre foyer.

• Echec des séances d’éducation canine.

Quel est le délai pour consulter en comportement ?

Bien qu’il s’agisse de deux espèces domestiques de compagnie, le chat comme le chien ne sont pas des humains. A ce titre, leurs registres de communication et leurs codes respectifs diffèrent des nôtres, ce qui peut être fréquemment source d’incompréhension, déclencheur ou facteur aggravant de troubles.

En cas de difficulté, il est donc primordial de consulter le plus tôt possible :  plus tôt la prise en charge est effectuée, meilleur est le pronostic !

Si vous hésitez à consulter, malgré une situation inconfortable car vous pensez que votre animal est trop vieux ou qu’il a pris de trop mauvaises habitudes, il est préférable de vous dire : « mieux vaut tard que jamais » !

Tant que votre animal est en bonne santé physique, il est en capacité d’apprendre et de comprendre.

Si des comportements anormaux apparaissent avec l’avancée en âge, même si le vieillissement cérébral est inéluctable, il est toujours possible de favoriser le bien-être de votre chat ou de votre chien en ciblant l’amélioration de ses capacités physiques, cognitives et émotionnelles.

Une consultation de comportement consiste à réaliser un bilan physique, comportemental et émotionnel de votre chat ou de votre chien en tenant compte de ses besoins et de ses ressources ; puis sur la base du diagnostic établi, de proposer une thérapie adaptée.

Le bilan est basé, d’une part, sur l’examen clinique et l’observation des réactions comportementales de votre animal, d’autre part sur un questionnaire précis de ses habitudes de vie au sein de votre foyer, incluant les relations entretenues avec chaque membre de la famille.

L’examen clinique permet d’éliminer en priorité une cause organique à l’origine d’un éventuel trouble du comportement. Par exemple, une otite ou un problème articulaire peuvent entraîner une douleur à l’origine d’un comportement agressif. Inversement un trouble du comportement peut être à l’origine de symptômes physiques. Par exemple, un léchage d’origine anxieuse peut entraîner la formation de lésions sur le pelage.

Dans la majorité des cas, une cause organique a déjà été éliminée ou est en cours de traitement par votre vétérinaire traitant. Il est alors important de présenter tout examen complémentaire ou tout traitement en cours au début de la consultation de comportement.

Une consultation de comportement (chat, chien) dure environ deux heures.

Dans l’idéal, tous les humains en âge de raison du foyer sont présents à la consultation de comportement. Il est important que l’ensemble des membres du foyer entendent les mêmes explications pour comprendre les tenants et les aboutissants du problème et ainsi optimiser les chances d’amélioration ou de guérison de l’animal.

Pour les chiens, selon le cas, une muselière peut être demandée. Il est recommandé d’en détenir une à la taille de votre animal.