Définition de la polykystose rénale chez le chat
La polykystose rénale est une maladie qui affecte un ou les deux reins du chat. Elle se caractérise par de nombreux kystes remplis de liquide qui se développent dans le tissu rénal. La maladie est le plus souvent d’origine héréditaire, liée à une mutation du gène PKD1*, et se transmet sur un mode autosomique dominant.
Un seul parent porteur peut transmettre la maladie à une partie de sa descendance.
Le dépistage repose sur un test génétique réalisé à partir d’un prélèvement buccal chez le vétérinaire.
Certaines races sont particulièrement touchées par la polykystose rénale :
• L’Exotic Shorthair (37 %)
• Le Persan (26 %)
• Le British Shorthair (12 %)
• Le Maine Coon (1 %)
Les races issues de croisements avec le Persan peuvent également être atteintes.
* Kyste : poche anormale contenant du liquide se fixant sur un tissu ou un organe, ou se formant dans un tissu ou un organe.
* Mutation du gène PKD1 : modification dans l’ADN qui touche un gène important pour le bon fonctionnement des reins. Ce gène permet normalement de fabriquer une protéine spécifique qui aide les cellules rénales à bien communiquer entre elles et à garder une structure normale. Quand ce gène est abîmé, les reins fabriquent progressivement des kystes.
Symptômes de la polykystose rénale
Quand un seul rein est atteint
Dans ce cas, le chat peut rester longtemps sans symptôme. Le vétérinaire peut parfois détecter un gros rein lors de la palpation.
En cas de surinfection d’un kyste, on peut observer :
• De la fièvre.
• Une augmentation des globules blancs.
• La présence de sang et de protéines dans les urines.
Quand les deux reins sont atteints
Lorsque les deux reins sont concernés, la maladie évolue vers une insuffisance rénale chronique.
Le chat présente alors des signes plus visibles :
• Une soif excessive et des urines abondantes.
• Une perte de poids et une baisse d’appétit.
• Des vomissements.
• Un abattement.
• Un poil terne.
• Parfois une hypertension artérielle.
Diagnostic de la polykystose rénale
Le diagnostic repose sur plusieurs examens vétérinaires :
• Une palpation abdominale afin de détecter un rein augmenté de volume.
• Une échographie, qui est l’examen de référence pour visualiser les kystes dès 10 mois.
• Des analyses sanguines (urée, créatinine, SDMA) pour évaluer la fonction rénale.
• Une analyse d’urine pour mettre en évidence une perte de protéines (protéinurie).
• Un test génétique pour confirmer la forme héréditaire et dépister les porteurs.
Traitement de la polykystose rénale
Le traitement dépend du nombre de reins atteints et de la gravité des lésions.
Si un seul rein est atteint
Lorsque le chat ne présente pas de complication, aucun traitement n’est nécessaire car le rein sain compense.
En cas d’infection d’un kyste, un traitement antibiotique est prescrit.
Dans les cas graves, le rein atteint peut être retiré chirurgicalement.
Si les deux reins sont atteints
Il n’existe malheureusement pas de traitement curatif. La prise en charge est uniquement palliative et vise à ralentir l’évolution de l’insuffisance rénale.
Elle repose sur :
• Une alimentation adaptée de type « rénale » (pauvre en phosphore et en protéines, mais de haute qualité).
• Des perfusions pour maintenir une bonne hydratation.
• Des médicaments de soutien comme les anti-vomitifs, chélateurs de phosphore, protecteurs gastriques ou antihypertenseurs.
• Un suivi vétérinaire régulier avec bilans sanguins et urinaires.
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Pronostic de la polykystose rénale
Quand un seul rein est atteint, le chat peut mener une vie normale grâce au rein sain.
En revanche, si les deux reins sont touchés, la maladie évolue inévitablement vers une insuffisance rénale chronique. L’espérance de vie dépend alors de la rapidité d’évolution et de la qualité du suivi vétérinaire.
Prévention contre la polykystose rénale
La prévention repose sur le dépistage génétique dans les races prédisposées. Les chats porteurs du gène ne doivent pas être utilisés pour la reproduction afin d’éviter la transmission de la maladie.
Chez les chats à risque, des échographies régulières permettent une détection précoce.
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Références
Auteur de l’article
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste.
Cofondatrice du site Catedog.com.
Sources de l’article
• R. Moraillon, Y. Legeay, D. Boussarie et O. Sénécat. Dictionnaire Pratique de Thérapeutique Chien, Chat et NAC. Editions Masson 2010.
• F. Hébert et C. Bulliot. Guide Pratique de Médecine Interne Chien, Chat et NAC. Editions Med’Com 2010.
• Atlas Vet’Consult Chirurgie. Editions Med’Com 2012.
Auteur de l’illustration
Vincent Lesseur, web designer, graphiste, illustrateur
Cofondateur du site Catedog.com.