Vous avez peut-être remarqué que votre chat se frotte régulièrement contre vos jambes, les murs, les meubles, voire même contre des objets inattendus. Ce comportement, aussi attendrissant qu’intrigant, n’est pas anodin. Il s’agit d’un véritable moyen de communication pour votre compagnon à quatre pattes.
Marquage territorial, expression d’affection ou simple habitude sensorielle ? Notre vétérinaire comportementaliste décrypte les raisons pour lesquelles votre chat se frotte partout… et ce que cela dit de lui.
Découvrez les explications du Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire comportementaliste…
Définition du marquage facial chez le chat
Lorsque le chat se frotte aux meubles et aux êtres humains, il réalise du marquage facial : les frottements de la face selon un mouvement bien spécifique de la tête ainsi que du corps permettent au chat de déposer des phéromones d’apaisement et de familiarisation sur les objets ou sujets marqués.
Les phéromones sont des substances chimiques sécrétées dans le milieu extérieur par les êtres vivants. Elles jouent un rôle dans la communication entre les individus. Elles induisent notamment des modifications émotionnelles à l’origine de réponses comportementales variées.
Ces dépôts chimiques volontaires qui sont un mode de communication chimique permettent de laisser une trace qui dure dans le temps.
Cette trace est périodiquement :
• Captée par l’organe voméro-nasal
Egalement appelé organe de Jacobson, cet organe est situé dans l’os du palais. Il permet la perception des phéromones sans intervention de l’odorat. Pour ce faire, le chat recourt à un comportement de flairage spécifique appelé flehmen.
• Renforcée par un nouveau dépôt par le chat.
Le chat se frotte de nouveau au même endroit où il s’était frotté précédemment.
Les fonctions du marquage facial
On distingue plusieurs types de phéromones faciales, identifiées par les chercheurs.
Une fonction d’identification
Le marquage facial permet l’identification des partenaires sociaux ainsi que celle de l’espace familier.
En effet, le frottement des joues, de la nuque, du cou, des flancs et du dos permet de marquer les autres individus (chats, humains, chiens amis, autres individus) et les objets familiers (saillies des arbres, des branches, des pieds de chaise, des angles des meubles, etc).
Une fonction apaisante
Les phéromones faciales possèdent une fonction apaisante pour le chat.
Celles-ci réduisent le stress du chat en présence de l’objet ou du sujet marqué, lui attribuant ainsi un sens familier et en quelque sorte un attachement particulier. En effet, l’information chimique est véhiculée depuis l’organe voméro-nasal vers des zones cérébrales influençant les émotions et l’humeur du chat.
• Un chat curieux en présence d’un nouvel objet ou d’un étranger (type auquel il aura été au préalable socialisé) ira immédiatement s’y frotter.
• Un chat anxieux ou peureux évitera la nouveauté.
• Un chat reconnaît son environnement familier parmi celui d’autres chats du même groupe. Il s’agit d’une marque d’auto-communication du chat (qu’il s’adresse à lui-même).
Les spécificités des phéromones faciales
Elles sont caractéristiques d’espèce et de race
Cela signifie qu’un chat reconnaît instinctivement les phéromones déposées par un autre chat comme « les siennes », mais il ne réagira pas à celles d’un chien ou d’un humain, par exemple. C’est un langage chimique strictement félin.
Elles possèdent des spécificités individuelles
Elles sont personnelles, de même que le sont nos empreintes digitales.
En effet, certaines études suggèrent que des variations peuvent exister selon les races de chats, notamment au niveau de la composition chimique ou de la manière dont elles sont perçues. Cela pourrait expliquer pourquoi certains chats semblent plus sensibles ou réactifs aux marquages que d’autres, ou pourquoi certains produits à base de phéromones synthétiques sont plus efficaces chez certaines lignées.
Ces différences restent toutefois subtiles et font encore l’objet de recherches, mais elles confirment une chose : chez le chat, la communication chimique est à la fois instinctive, fine et hautement spécialisée.
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Références
Auteur de l’article
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste.
Cofondatrice du site Catedog.com.
Auteurs des photos
• Vincent Lesseur, web designer, graphiste, illustrateur
Cofondateur du site Catedog.com.
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