Les thèmes abordés
- Définition du système visuel du chien
- Anatomie de l'œil du chien
- Anatomie du nerf optique du chien
- Anatomie des glandes lacrymales du chien
Définition du système visuel du chien
Le système visuel est le système qui regroupe l’ensemble des organes impliqués dans la vision du chien.
Il est principalement constitué de l’œil (le globe oculaire plus particulièrement), des nerfs optiques, du chiasma optique, du tractus optique, des radiations optiques, du corps genouillé latéral et du cortex visuel.
La vision est différente selon les espèces et en particulier entre l’Homme et le chien. La perception de la lumière, du mouvement et de l’espace visuel, l’appréciation des couleurs et des formes seront ainsi différentes d’une espèce à l’autre.
La perception de la lumière et du mouvement chez le chien
La rétine du chien possède des cellules (en forme de cônes et de bâtonnets) contenant des pigments sensibles à la lumière. Le “tapis”, qui est une structure réfléchissante et colorée en vert ou en jaune-orangé située sous la rétine, améliore la capacité du chien à repérer un objet en faible luminosité (dans la nuit par exemple). Le « tapis » réfléchit le faisceau lumineux et impressionne une deuxième fois la rétine. Cette zone apparaît brillante lorsque, la nuit, les yeux du chien sont éclairés par une source lumineuse.
L’acuité visuelle chez le chien
Au mouvement
Le “tapis” est également sollicitée dans la vision au sol. Comme chez l’Homme, le chien est plus sensible aux objets en mouvement qu’aux objets immobiles : les cellules en bâtonnet sont très adaptées à la perception du mouvement et des formes, même à 800 ou 900 m de distance.
A la forme
Il s’agit de la possibilité de distinguer dans le détail, les contours précis d’un objet, sans confusion ni superposition. Il ne faut pas confondre avec la possibilité de bien voir dans l’obscurité. Les cellules en cône, très rares chez le chien (plus nombreuses chez l’Homme) sont impliquées dans la vision précise : c’est la distance entre les cellules en cône dans la rétine qui est impliquée.
Par ailleurs, la vision de près est permise par l’accomodation, phénomène peu performant chez le chien, et bien meilleur chez l’Homme.
Le champ visuel chez le chien
Le champ visuel correspond à la portion d’espace vue par le chien. Il varie en fonction de la position des yeux et donc de la race. Plus les yeux sont latéraux (espacés), plus le champ visuel est étendu.
La superposition des champs monoculaires de chaque œil, qui forme le champ binoculaire, permet la vision du relief, donc de la profondeur du champ visuel. Le champ binoculaire est plus important chez un chien qui à les yeux frontaux (comme le Caniche par exemple). L’étendue du champ visuel permet un repérage frontal, latéral et caudal, constituant un atout majeur chez les grands prédateurs qui chassent à vue, tel que le lévrier par exemple).
En fonction de la race, la vision va également être limitée en hauteur. Une même prairie sera ainsi perçue différemment en fonction de la taille du chien.
Le chien est les couleurs
Le chien est une espèce dichromate. C’est-à-dire qu’il est pourvu de deux types de cellules en cône (l’Homme en possède trois). Les couleurs les mieux perçues sont le bleu et le jaune. Les autres couleurs apparaissent comme si elles étaient mêlées de gris. Globalement, le chien possède une vision plutôt “verdâtre”.
Anatomie de l’œil du chien
L’œil est l’organe de la vision. Il permet au chien de capter la lumière pour ensuite l’analyser afin d’interagir avec son environnement.
L’œil est constitué d’un globe oculaire, formé de trois enveloppes entourant l’humeur vitré.
Glossaire de l’œil du chien
Chambre antérieure : partie de l’œil comprise entre l’iris et la cornée. Espace rempli de liquide appelé humeur aqueuse.
Choroïde : couche cellulaire intermédiaire (entre la rétine et la sclérotique) de la paroi du globe oculaire. Très riche en vaisseaux sanguins, elle constitue la membrane nourricière de l’oeil du chien. Avec le corps ciliaire et l’iris, la choroïde forme l’uvée.
Conjonctive : membrane muqueuse transparente revêtant l’intérieur des paupières et une partie du globe oculaire.
Cornée : membrane réunissant plusieurs couches de cellules et constituant la partie antérieure de l’oeil. La cornée joue un rôle dans la réfraction des rayons lumineux (joue le rôle de première lentille convergente naturelle) et dans la protection de l’oeil du chien.
Corps ciliaire : portion de l’oeil en forme d’anneau attachée au cristallin par l’intermédiaire des ligaments suspenseurs. Le corps ciliaire, situé en arrière de l’iris, correspond à la partie antérieure de la choroïde.
Cristallin : situé à l’intérieur du globe oculaire, il est rattaché par des ligaments suspenseurs au corps ciliaire. Le cristallin joue le rôle de lentille convergente naturelle principale (la première est la cornée). Le cristallin permet l’accommodation, phénomène adaptatif comparable à la mise au point automatique d’un appareil photographique.
Humeur aqueuse : liquide incolore et transparent sécrété par le corps ciliaire et renouvelé en permanence. Il joue entre autres un rôle nourricier en permettant le transport des nutriments vers le cristallin et la cornée. L’humeur aqueuse joue par ailleurs un rôle prépondérant dans la régulation de la pression intra-oculaire aux côtés de l’humeur vitrée. Pour exemple, le glaucome chez le chien est une maladie ophtalmologique qui résulte d’une augmentation de cette pression par dysfonctionnement de la circulation de l’humeur aqueuse.
Humeur vitrée : encore appelée corps vitré ou corps hyalin, l’humeur vitrée est une matière transparente et gélatineuse qui comble la cavité oculaire en arrière du cristallin. L’humeur vitrée joue un rôle dans la régulation de la pression intra-oculaire aux côtés de l’humeur aqueuse. L’humeur vitrée possède également un rôle mécanique en maintenant la rétine contre la paroi de l’oeil du chien.
Iris : l’iris est la partie contractile du globe oculaire et la portion la plus antérieure de l’uvée. L’iris est percé d’un trou : la pupille. La pigmentation de l’iris attribue à l’oeil sa couleur. La contractilité (contraction ou dilatation) de l’iris lui permet de réguler de manière réflexe la quantité de lumière pénétrant dans l’oeil du chien.
Ligaments suspenseurs : fibres allant du corps ciliaire au cristallin et permettant de maintenir ce dernier en place. En sus de leur rôle de maintien, les ligaments transmettent également au cristallin la traction infligée par le muscle ciliaire (ce dernier appartient au corps ciliaire).
Membrane nictitante : encore appelée troisième paupière, la membrane nictitante constitue un pli de la conjonctive placé ventro-médialement.
Nerf optique : au nombre de deux (un par oeil), chaque nerf optique qui part de la rétine, relie chaque globe oculaire au cerveau, le centre de traitement des informations visuelles. Les nerfs optiques constituent la deuxième paire de nerfs crâniens.
Paupière : repli de peau protégeant le globe oculaire. Chaque oeil comporte une paupière supérieure et une paupière inférieure.
Pupille : trou situé au centre de l’iris et apparaissant de couleur noire, la pupille correspond à la zone de pénétration de la lumière avant sa captation par la rétine. Le réflexe pupillaire, qui entraîne une dilatation de la pupille (mydriase) ou sa contraction (myosis) sous l’effet de la luminosité ambiante, des émotions ou d’éventuelles substances (ex: médicaments), permet de maintenir une image nette.
Rétine : membrane tapissant le fond de l’oeil du chien et constituée de cellules nerveuses photo-réceptrices (cellules appelées cônes et bâtonnets, sensibles aux stimulations lumineuses) qui transmettent au cerveau via le nerf optique les informations visuelles sous forme de signal électrique.
Sclérotique : encore appelée sclère, c’est la partie épaisse, fibreuse, blanche et opaque qui constitue la périphérie du globe oculaire. Finement vascularisée, elle est appelée dans le langage courant : blanc de l’oeil.
Uvée : encore appelée tunique uvale, il s’agit de la partie intermédiaire de l’œil, comprenant l’iris, le corps ciliaire et la choroïde.
Anatomie du nerf optique du chien
Au nombre de deux (un par œil), chaque nerf optique qui part de la rétine, relie chaque globe oculaire au cerveau, le centre de traitement des informations visuelles du chien.
Les deux nerfs optiques constituent la deuxième paire de nerfs crâniens.
Glossaire du nerf optique du chien
Chiasma optique : zone de jonction des voies optiques des deux yeux au niveau du cerveau. Chaque rétine de chaque oeil est divisée en deux parties appelées hémi-rétines. Le trajet du nerf optique varie selon l’hémi-rétine dont il provient.
Corps genouillé latéral : l’une des parties du cerveau traitant l’information visuelle en provenance de la rétine.
Cortex visuel : situé dans le lobe occipital du cerveau, il reçoit et intègre les informations visuelles.
Globe oculaire : autre nom donné à l’oeil, organe de la vision.
Radiation optique : éléments de substance blanche s’étendant des corps genouillés latéraux au cortex visuel.
Tractus optique : fibres nerveuses s’étendant du chiasma optique aux corps genouillés latéraux.
Anatomie des glandes lacrymales du chien
Les glandes lacrymales du chien sont des organes qui sécrètent et évacuent le film lacrymal
L’ensemble des glandes lacrymales est regroupé sous l’appellation « appareil lacrymal ».
L’appareil lacrymal est composé de dix types différents de glandes lacrymales qui assurent ce processus.
On retiendra principalement :
• La glande lacrymale principale.
• La glande lacrymale nictitante (ou glande de Harder).
• Les glandes lacrymales accessoires (ou glandes tarsales ou glandes de Meibomius).
• Les glandes caliciformes.
• Les glandes de Zeiss et Moll.
Le film lacrymal de l’œil du chien
Il est indispensable au fonctionnement normal de l’œil du chien.
Il s’accumule dans le sac lacrymal (ou sac conjonctival inférieur) et, lors des clignements des paupières, il est évacué vers les deux points lacrymaux (orifices où s’abouchent les canalicules lacrymaux) tandis que la membrane nictitante (ou troisième paupière) l’étale et le répartit uniformément sur la surface de la cornée. Cette membrane nictitante est bien développée chez le chien.
Il résulte de l’association des produits des différents types de glandes lacrymales.
Le film lacrymal est composé de trois phases : aqueuse (contenant 98% d’eau), mucinique (contenant du mucus d’aspect visqueux) et lipidique (contenant des lipides et des phospholipides).
La sécrétion est réalisée à partir du sang qui alimente ces glandes.
Il correspond au film protecteur et nourricier de la cornée qui possède également un rôle dans la vision du chien.
• Rôle protecteur mécanique du film lacrymal
Le film lacrymal protège la cornée en étant réparti uniformément et régulièrement sur toute sa surface grâce au clignement des paupières supérieure et inférieure et grâce à la contraction de la membrane nictitante et à son mécanisme d’essuie-glace. Il possède également un rôle d’isolation de la cornée vis-à-vis du glissement des paupières. Il est évacué par les points lacrymaux.
D’autre part, il élimine les petits corps étrangers piégés dans le mucus qu’il contient ainsi que les différents micro-organismes qui sont évacués par les points lacrymaux. En cas de traitement, il véhicule les médicaments.
• Rôle protecteur immunologique
Le mucus contenu dans le film lacrymal, par sa viscosité, crée un effet barrière en limitant la progression des virus et des bactéries ainsi que des substances antibactériennes. Mais le film lacrymal possède également une action immunologique plus spécifique : il contient des enzymes (lysozymes) à l’action antibactérienne dont la production est corrélée au degré d’irritation et d’infection de l’oeil, ainsi que des immunoglobulines qui jouent un rôle important dans la défense des infections. Par ailleurs, les leucocytes qui proviennent des vaisseaux périphériques renforcent ces défenses locales spécifiques.
• Rôle trophique du film lacrymal
Le film lacrymal prévient le dessèchement de la cornée : sa phase lipidique lui confère un rôle d’enduit qui limite l’évaporation de la cornée et un rôle d’agent mouillant qui permet l’humidification de la cornée et des conjonctives.
Le film lacrymal assure également la nutrition de celle-ci en lui apportant les nutriments nécessaires et permet les échanges gazeux nécessaires à sa vie en l’alimentant en oxygène et en drainant les déchets issus de son métabolisme.
• Rôle optique du film lacrymal
Le film lacrymal est également responsable de la qualité optique de la surface cornéenne en transformant celle-ci, hérissée de microvillosités , en un dioptre lisse et régulier.
Le terme « larmes » désigne les sécrétions lacrymales réflexes qui s’écoulent en dehors de l’œil du chien
Le film lacrymal est alors sécrété et évacué en excès.
C’est par exemple le cas lors d’irritation de l’œil.
Glossaire des glandes lacrymales chez le chien
Canalicule lacrymal – conduit naso-lacrymal – film protecteur – glande lacrymal accessoire – glande nictitante (ou glande de Harder) – glande principale – membrane nictitante (ou troisième paupière) – point nasal – sac lacrymal
Auteur de l’article
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste.
Cofondatrice du site Catedog.com.
Sources de l’article
1 • Hill’s Atlas of Veterinary Clinical Anatomy. Hill’s Pet Products 1989. Veterinary Medicine Publishing.
2 • Atlas Vet’Consult Chirurgie. Editions Med’Com 2012.
3 • Thomas O. Mc Cracken et Robert A. Kainer. Atlas d’Anatomie du Chien, du Chat et des NAC Les Fondamentaux. Editions Med’Com 2010.
Auteur des illustrations
Vincent Lesseur, web designer, graphiste, illustrateur
Cofondateur du site Catedog.com.
Auteur des photos
@Shutterstock
Protégez la santé de votre chien
Pour le protéger dans n’importe quelle situation, Catedog vous conseille d’opter pour une assurance santé.
Nous vous recommandons SantéVet, numéro 1 de l’assurance santé animale.
SantéVet rembourse vos frais vétérinaires en cas d’accident ou de maladie ainsi que les frais liés à la prévention, comme les vermifuges, les vaccins, les antiparasitaires contre puces et tiques, la stérilisation, la castration… de votre chien.
Découvrez les autres anatomies du chien
- Anatomie de l’appareil cardio-vasculaire du chien
- Anatomie de l’appareil digestif du chien
- Anatomie de l’appareil endocrinien du chien
- Anatomie de l’appareil reproducteur du chien et de la chienne
- Anatomie de l’appareil respiratoire du chien
- Anatomie de l’appareil urinaire du chien et de la chienne
- Anatomie de l’oreille interne du chien
- Anatomie du squelette du chien
- Anatomie du système nerveux du chien
- Anatomies externe et interne du chien et de la chienne
Pensez à informer votre entourage en partageant cet article facile à comprendre grâce aux photos et aux illustrations 👍
Échangez entre internautes
C'est parti !