Mon chiot pleure tout le temps ! Mon chiot aboie la nuit ! Mon chiot a peur de tout ! Mon chiot a l’air triste ! Mon chiot ne joue pas ! Ces différentes manifestations peuvent être le signe d’un trouble du comportement…
Découvrez les conseils d’un vétérinaire comportementaliste et des réponses aux questions que vous vous posez sur les troubles du comportement chez le chiot…
Définition des troubles du comportement chez le chiot
Un chiot peut présenter des comportements anormaux qui, s’ils ne sont pas pris en charge, s’aggravent à l’âge adulte.
Un dépistage précoce est indispensable, car plus l’intervention est tardive, plus le pronostic comportemental est réservé.
Les troubles appelés troubles du développement sont ceux qui s’installent très tôt, parfois dès les premières semaines de vie.
Troubles du comportement chez un chiot prostré
Les différents troubles du comportement chez le chiot
La dépression de détachement précoce
Le chiot semble éteint :
• Il ne joue pas,
• Il ne mange que très peu,
• Il n’établit pas de contact social,
• Il reste immobile ou prostré.
C’est l’un des troubles les plus graves, souvent lié à un sevrage trop précoce.
Le sevrage du chiot
Le sevrage est la période où le chiot cesse de téter le lait maternel pour manger seul des aliments solides.
Il commence généralement vers 4 à 5 semaines et se termine autour de 8 semaines, lorsque le chiot est capable de se nourrir complètement seul.
L’anxiété de séparation
Le chiot présente des manifestations anxieuses (gémissements, destructions, souillures) lors de séparations répétées avec la personne d’attachement. Il ne supporte pas de rester seul et ne peut pas être gardé par une autre personne que son maître.
Ce trouble apparaît souvent peu avant la puberté du chien.
L’hyperattachement secondaire
Le chiot peut être gardé par n’importe qui, mais dès qu’il est seul, il présente des manifestations anxieuses identiques à l’anxiété de séparation.
L’apparition de ce trouble est indépendante de l’âge du chien.
Ce problème est révélateur d’un autre trouble auquel il évolue parallèlement, c’est pourquoi il est appelé hyperattachement secondaire.
L’imprégnation hétérospécifique
Le chiot oriente ses comportements sociaux, notamment sexuels, vers l’humain plutôt que vers ses congénères.
C’est un trouble de développement dû à une mauvaise socialisation.
La phobie sociale
La phobie sociale est un trouble sévère.
Lors de phobie sociale, le chiot présente des réactions de peur extrême lors de contacts inévitables avec l’être humain : fuite, tremblements, refus d’approche.
Dans les cas graves, il peut apparaître des comportements agressifs assimilés à de la prédation.
La désocialisation
Le chiot manifeste de l’agressivité envers les autres chiens.
Ce trouble est dû à un manque de contacts sociaux avec d’autres chiens.
Le syndrome de privation sensorielle
Le chiot est incapable de s’adapter à toute nouvelle situation et présente un état d’hypersensibilité marqué. L’animal commence par exprimer certaines phobies (exemple : fuite, tremblements, malpropreté,… par peur des voitures ou des bruits urbains).
Ce trouble peut évoluer en anxiété puis en dépression jusqu’à la prostration avec malpropreté sous le chien.
Le syndrome hypersensibilté-hyperactivité (HSHA)
Le chiot mordille les êtres vivants, saute partout, aboie au moindre bruit, est incapable de se contrôler et ne sait pas s’arrêter. Il ne parvient pas non plus à se calmer même après une dépense d’énergie.
Il s’agit d’un trouble fréquent chez les chiots mal socialisés ou surstimulés.
La dyssocialisation primaire
Le chiot est décrit comme un véritable « délinquant canin », incapable d’attendre son tour :
• Il vole la nourriture à portée de gueule.
• Il est bagarreur avec les autres chiens.
• Il agresse ses maîtres dès que ceux-ci tentent de prendre le contrôle. La morsure est tenue et contrôlée. Le chiot peut agresser pour se libérer si on le retient ou le corrige.
Tableau comparatif des troubles les plus fréquents
| Trouble | Signes principaux | Gravité | Quand |
|---|---|---|---|
| Anxiété de séparation | Pleurs, destructions, souillures à l’absence | Moyenne | Avant la puberté |
| Hyperattachement | Dépendance excessive à une figure rassurante | Moyenne | Variable |
| Dépression précoce | Prostration, absence de jeu | Très élevée | Petite enfance |
| HSHA | Hyperactivité permanente | Elevée | Jeune chiot |
| Syndrome de privation | Peurs multiples, régression | Elevée | Jeune chiot |
Signes qui doivent alerter le maître
Certains comportements doivent inciter à consulter rapidement :
• Un chiot qui ne joue jamais.
• Un chiot qui reste prostré ou semble triste.
• Un chiot terrorisé par les bruits du quotidien.
• Des aboiements, destructions ou gémissements dès qu’il est seul.
• Une agressivité anormale envers l’humain ou les autres chiens.
• Une absence d’apprentissage malgré les répétitions.
• Un chiot qui ne dort presque pas, est constamment excité ou ne s’arrête jamais.
• Des comportements inhabituels : léchage compulsif, tournée en rond, fixation…
Une consultation précoce avec un vétérinaire comportementaliste améliore grandement le pronostic.
Troubles du comportement chez un chiot hyperactif
Traitement des troubles du comportement chez le chiot
Le traitement des troubles du comportement chez le chiot sera orienté par le vétérinaire en fonction de son diagnostic. La précocité de la prise en charge est essentielle : plus on intervient tôt, plus on évite que le chiot “apprenne” et ancre un mauvais schéma (peur, hyper-attachement, destructions, malpropreté d’anxiété, aboiements, etc.). S’il existe une cause organique associée (douleur, trouble digestif, parasitisme, problème dermatologique prurigineux…), son traitement est indispensable car elle peut entretenir l’agitation, l’irritabilité ou l’anxiété.
Globalement, le traitement des troubles du comportement est de trois ordres :
Un accompagnement vétérinaire (avec ou sans traitement médicamenteux)
Le traitement médicamenteux n’est pas systématique chez le chiot. Quand il est nécessaire, il est toujours prescrit et suivi par le vétérinaire, le plus souvent en soutien temporaire, pour faire baisser un niveau d’anxiété trop élevé et permettre au chiot d’être réceptif à la rééducation et à la socialisation.
Le vétérinaire vérifiera aussi qu’on n’est pas face à une maladie ou une douleur qui explique le changement de comportement.
L’utilisation de phéromones ou d’huiles essentielles apaisantes
• Un diffuseur à base de phéromones de synthèse apaisantes
Le chien communique à l’aide de marqueurs naturels qu’il libère dans l’air : c’est ce qu’on appelle des «marqueurs de bien-être».
Le diffuseur de phéromones utilise ces marqueurs naturels rassurants dans le but de contribuer au bien-être du chiot et de diminuer son stress ou son anxiété.
Il peut être utile lors de l’arrivée du chiot, des premières nuits, des apprentissages de la solitude, ou en cas de stress à la maison (visiteurs, bruits, changement d’environnement).
Vendu par les laboratoires Ceva sous la marque Adaptil, le diffuseur sera branché dans la pièce principale de l’habitat.

Adaptil
Calm
• Un collier pour chiot à base de phéromones de synthèse apaisantes
Le collier est conçu pour aider le chiot à prendre confiance lors de la découverte du monde (nouvelle famille, sorties, socialisation, apprentissages). Il contient une copie synthétique de la phéromone apaisante pour chien qu’une mère libère naturellement pour calmer et rassurer ses chiots.
Collier junior diffuseur de phéromones apaisantes
Adaptil
Calm
• Des huiles essentielles
Un spray calmant à base d’huiles essentielles, comme PetScool, peut être utilisé en aide d’ambiance chez certains chiots stressés (transport, manipulations, périodes d’agitation), en complément du travail éducatif. Il s’applique sur l’environnement (panier, tissus, jouets) plutôt que sur l’animal.
Spray d’huiles essentielles
PetsCool
Anidev
Certaines précautions sont à prendre avec les huiles essentielles : aérer, laisser au chiot la possibilité de quitter la pièce s’il est incommodé, éviter toute diffusion en continu, et ne pas faire lécher/ingérer (pas dans l’eau, pas sur une surface que le chiot va lécher immédiatement). En cas de doute (chiot très jeune, antécédents, symptômes), demander l’avis du vétérinaire.
Un traitement comportemental (le pilier chez le chiot)
L’objectif est de sécuriser le chiot, de structurer son quotidien et de lui apprendre progressivement à gérer les frustrations et la solitude, sans le mettre en échec.
Repères et environnement
• Des routines stables : avoir des horaires réguliers (repas, sorties, jeux, repos) pour diminuer l’excitation et l’incertitude.
• Une zone “calme” : proposer un panier/caisse ouverte ou parc, dans un endroit tranquille, pour apprendre au chiot à dormir vraiment (un chiot fatigué devient souvent “ingérable”).
• La gestion des situations déclenchantes : réduire temporairement l’intensité (bruits, visiteurs, isolement trop long), puis réexposer progressivement.
Rééducation / exercices progressifs
• La solitude : avoir des départs très courts au début et des retours neutres, avec une augmentation graduelle (objectif : éviter les grosses montées d’angoisse).
• La socialisation guidée : multiplier les expériences positives (bruits, surfaces, congénères équilibrés) sans forcer ni “inonder” le chiot.
• Le renforcement positif : récompenser les comportements attendus (calme, auto-contrôle, retour au panier) plutôt que punir les erreurs.
Jeux et jouets (anti-stress, dépense mentale, apprentissages)
Comme pour le chien âgé où l’olfaction est un excellent levier, le chiot bénéficie énormément des jeux de recherche et des jouets d’occupation :
• Un tapis de fouille (snuffle mat) : cacher des croquettes pour canaliser et apaiser, surtout avant un temps calme.
• Des jeux de flair simples : cacher une friandise dans la main, sous un gobelet, ou dans une serviette roulée.
• Des jouets à mastiquer / d’occupation (à donner quand il doit se poser) : mastications adaptées au chiot, jouets fourrés de croquettes/pâtée, tapis de léchage.
• Des jeux “trouve le jouet” : lancer un jouet odorant dans une autre pièce et encourager la recherche (courtes sessions).
• Des jeu d’échange : apprendre “donne/prends” pour limiter la protection de ressources et canaliser la prise en gueule.
Ce traitement global (phéromones + éventuel soutien calmant + rééducation + jouets) doit être adapté à l’âge, au tempérament et au trouble identifié, et idéalement suivi par un vétérinaire compétent en comportement.
FAQ sur les troubles du comportement chez le chiot
Qu’est-ce qu’un comportement normal chez un chiot ?
Un chiot normal explore son environnement, joue, demande de l’attention, dort beaucoup et manifeste une curiosité progressive. Il peut exprimer de légers pleurs au départ, mais ceux-ci diminuent au fil des jours.
Quand doit-on s’inquiéter du comportement d’un chiot ?
Lorsque le chiot pleure en permanence, fuit le contact, refuse de jouer, semble terrorisé, détruit dès qu’il est seul ou devient agressif, une consultation vétérinaire est recommandée.
Mon chiot pleure la nuit : est-ce normal ?
Les premières nuits, cela peut traduire l’inconfort lié au changement de foyer. Mais des pleurs récurrents, intenses ou associés à des tremblements peuvent évoquer un trouble anxieux débutant.
Un chiot peut-il être dépressif ?
Oui. Une dépression de détachement peut exister chez les chiots séparés trop tôt de leur mère ou insuffisamment stimulés. Ce trouble nécessite une prise en charge rapide.
Mon chiot me suit partout : est-ce un problème ?
S’il devient incapable de rester seul, présente des destructions ou des pleurs pendant vos absences, cela peut correspondre à une anxiété de séparation ou un hyperattachement.
Comment aider un chiot anxieux ou trop sensible ?
Il existe plusieurs outils : enrichissement du milieu, routines stables, activités d’occupation, apprentissage progressif de la solitude, consultation comportementale. Dans certains cas, un traitement peut être nécessaire.
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Références
Auteur de l’article
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste.
Cofondatrice du site Catedog.com.
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