La toxoplasmose est une maladie parasitaire causée par un protozoaire dont le chat est l’hôte principal. Bien que souvent asymptomatique chez le chat, il peut transmettre le parasite via ses excréments. Cette infection représente un risque pour les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées…
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Définition de la toxoplasmose chez le chat
La toxoplasmose est une zoonose, une maladie parasitaire transmissible à l’Homme, et pouvant évoluer dans toutes les espèces animales. L’agent responsable est un protozoaire, un parasite microscopique appelé Toxoplasma gondii.
Compte tenu qu’il s’agit d’une zoonose, le vétérinaire est particulièrement concerné par la maladie toxoplasmique chez le chien et le chat, et par le rôle éventuel joué par le chat dans la transmission de la maladie.
En effet, le cycle biologique du parasite comporte une phase de reproduction, dans l’intestin grêle du chat, aboutissant à l’émission dans ses selles d’oocystes (œufs encapsulés des protozoaires) non infectants. Ils le deviennent après quatre jours environ, en prenant la forme d’oocystes sporulés (qui forment des spores). Ils sont alors capables de résister plus d’un an en milieu humide et sont source potentielle de contamination pour les autres hôtes (la femme enceinte par exemple) par ingestion.
Symptômes de la toxoplasmose chez le chat
On distingue deux formes de toxoplasmose chez le chat :
Une forme latente
On parle d’infection toxoplasmique.
L’infection toxoplasmique se produit lorsque le chat est contaminé par les parasites. Il est alors porteur de la toxoplasmose pendant environ trois semaines sans présenter de symptômes, avant d’être immunisé à vie.
Environ 60% des chats sont séropositifs à la toxoplasmose, c’est-à-dire qu’ils ont été infectés par le parasite et ont produits des anticorps contre lui.
Une forme évolutive
On parle de maladie toxoplasmique
La maladie est rare chez le chat et touche plus particulièrement :
• Les chats immunodéprimés : leur système immunitaire est déficient et l’origine est génétique.
• Les chatons.
• Les chats traités à la cortisone.
• Les chats déjà victime d’une affection qui affaiblit leur système immunitaire, comme la leucose, le FIV ou la péritonite infectieuse féline.
On retrouve principalement les critères suivants :
• Une hyperthermie : élévation de la température du corps au-dessus de la valeur normale (chez le chien et le chat, la température normale est comprise entre 38 et 39°C, la température moyenne à considérer est donc de 38°5 C).
• Une éruption cutanée maculo-papuleuse : une lésion cutanée dont l’aspect oscille entre la macule (tache à la surface de la peau) et la papule (bouton légèrement saillant et sans contenu à l’intérieur).
• Une diarrhée séro-hémorragique : une émission de selles liquides mêlées de sang rouge vif et de liquide clair.
• Une broncho-pneumopathie aiguë : une maladie respiratoire atteignant les bronches et les poumons.
• Une méningo-encéphalite : inflammation de l’encéphale (appelé cerveau dans le langage courant) et de son enveloppe protectrice.
• Une évolution mortelle en quelques jours.
Diagnostic de la toxoplasmose chez le chat
Une forme subaigüe
Dans la forme subaigüe, les symptômes sont de faible intensité mais persistent en s’atténuant faiblement.
Le vétérinaire établit son diagnostic à l’aide de deux examens sanguins dosant le taux d’anticorps à 10 jours d’intervalle.
Une forme aiguë
Dans la forme aiguë, les symptômes évoluent rapidement.
La maladie est fulgurante, et dans ce cas, le diagnostic est établi après la mort du chat. Une autopsie est pratiquée.
Traitement de la toxoplasmose chez le chat
Les formes oculaires sont les plus fréquentes.
Le traitement de la toxoplasmose prescrit par le vétérinaire est spécifique. Lorsque les symptômes apparaissent chez le chat, le vétérinaire va combiner plusieurs traitement afin de lutter contre le parasite.
Il n’existe pas de vaccin contre la toxoplasmose.
L’infection toxoplasmique chez l’homme
L’infection toxoplasmique concerne surtout la femme enceinte. Le problème étant d’évaluer le risque éventuel que fait courir à une femme enceinte dépourvue d’anticorps anti-toxoplasmiques, la cohabitation avec un chat.
En effet, si la femme enceinte possède un taux d’anticorps faible et stable, elle est infectée depuis longtemps et il n’existe pratiquement aucun risque, pour elle ou son fœtus.
De plus, le chat ne constitue pas la principale source de contamination directe pour la maladie toxoplasmique. Celle-ci s’attrape principalement par ingestion d’aliments crus, mal lavés ou pas assez cuits (viandes, fruits, légumes…).
La contamination auprès de chats infectés ne se fait que durant une période brève d’une à trois semaines (elle est maximale en été et en automne) au cours de toute leur vie (épisode de diarrhée toxoplasmique). En effet, le chat produit rarement de nouveaux oocystes (oeufs) s’il se recontamine ultérieurement. Une fois au sol, les oeufs nécessitent un délai de maturation de un à cinq jours pour devenir contaminants à la faveur des conditions environnementales. In fine, il faut qu’ils soient ingérés pour contaminer la femme enceinte ou n’importe quel individu.
La prévention de la toxoplasmose chez la femme enceinte s’instaure en deux temps :
• Une recherche d’anticorps et d’oocystes chez le chat.
• Des recommandations à la femme enceinte.
Recherche d’anticorps et d’oocystes chez le chat
On préconise deux prises de sang, réalisées à 15 jours d’intervalle, pour la recherche d’anticorps.
On prélève des selles deux fois à 8 jours d’intervalle, expédiées sous 48 heures au laboratoire, pour la recherche d’oocystes.
La cinétique des anticorps couplée à la présence ou l’absence d’oocystes permettent alors au vétérinaire d’évaluer :
• La présence ou l’absence d’une infection.
• Le stade de l’infection si celle-ci est présente.
• Les risques encourus par la femme enceinte (de contamination immédiate ou dans le futur).
Recommandations à la femme enceinte
• Porter des gants ou se laver méticuleusement les mains, après avoir manipulé de la viande crue, des crudités, ou après avoir fait du jardinage.
• Manger de la viande bien cuite.
• Bien laver les fruits et les légumes avant de les consommer.
• Eviter la charcuterie artisanale et ne pas consommer d’œufs crus.
• Eviter de caresser son chat sauf si les mains sont systématiquement et efficacement lavées.
• Déléguer le nettoyage de la litière du chat à un tiers. Le bac à litière doit être nettoyé quotidiennement pour minimiser le risque de contamination compte-tenu de la durée supérieure ou égale de 24 h nécessaire à la maturation des oeufs. La personne doit être munie de gant, pratiquer un nettoyage à l’eau chaude et une désinfection à l’aide d’un produit ammoniaqué.
• Le chat ne doit pas être nourri avec de la viande ou du lait crus ou mal cuits. Utiliser de préférence des aliments préparés du commerce.
• Désinfecter les objets souillés par les excréments du chat avec de l’eau bouillante.
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Références
Auteur de l’article
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste.
Cofondatrice du site Catedog.com.
Sources de l’article
• Moraillon R., Legeay Y., Boussarie D. et Sénécat O. Dictionnaire pratique de thérapeutique chien, chat et NAC. Editions Masson 2010.
• Hernandez J. Médecine interne féline. Editions Med’Com, 2015.
• Genchi M., Traldi G. et Genchi C. Manuel de parasitologie vétérinaire du chien et du chat. Editions Med’Com, 2019.
• Almosni Le Sueur F. Parasites et traitements antiparasitaires des animaux de compagnie. Editions Med’Com, 2015.
• Dimier-Poisson I. et Poutier L. Toxoplasmose et femme enceinte : interrogations et conseils. Editions Universitaires Européennes, 2010.
Auteur des illustrations
Vincent Lesseur, web designer, graphiste, illustrateur
Cofondateur du site Catedog.com.
Auteur des photos
@Shutterstock