Définition de la paralysie laryngée chez le chat
La paralysie laryngée est une affection des voies respiratoires hautes du chat. Elle est causée par une paralysie des muscles qui ouvrent et ferment le larynx.
Le larynx est une valve qui se situe dans la continuité du pharynx et qui se prolonge par la trachée. Il s’ouvre lorsque le chat inspire, permettant ainsi à l’air de circuler vers les poumons, et se ferme lorsque l’animal n’inspire pas. Les voies respiratoires sont ainsi protégées d’une fausse route (par des aliments ou de l’eau) vers les poumons.
En raison d’une diminution de l’orifice laryngé, le chat présente une respiration bruyante et une déficience respiratoire.
La paralysie peut être de deux origines :
• La paralysie est dite congénitale lorsqu’elle est présente à la naissance du chaton.
• La paralysie est dite acquise lorsqu’elle se manifeste après la naissance, chez le jeune chat ou chez le chat adulte.
Paralysie laryngée congénitale chez le chat
Dans la paralysie laryngée congénitale, l’intensité des symptômes est importante car l’atteinte concerne les deux côtés. On dit qu’elle est bilatérale.
Paralysie laryngée acquise chez le chat
L’atteinte de la paralysie est unilatérale
Elle ne concerne qu’un seul côté de l’orifice laryngé.
Elle apparaît en général suite à un traumatisme.
L’atteinte de la paralysie est bilatérale
Les deux côtés de l’orifice laryngé sont concernés.
La paralysie laryngée peut être la conséquence de plusieurs troubles :
• Un trouble neurologique : une encéphalite*, une polynévrite*, la rage ou le botulisme* par exemple.
• Un trouble hormonal : une hypothyroïdie par exemple.
• Un trouble mécanique : une obstruction respiratoire supérieure par exemple.
Dans certains cas, cette affection ne constitue qu’un symptôme d’une maladie neurologique* plus grave. Par ailleurs, elle s’accompagne parfois d’anomalies musculaires (exemple : un mégaoesophage, trouble dans lequel l’œsophage est anormalement dilaté).
Au début de la maladie, on observe un changement de voix évoluant en difficultés respiratoires allant jusqu’à la syncope*.
Un bilan thyroïdien complémentaire est souvent nécessaire en cas de suspicion d’hypothyroïdie. L’hypothyroïdie chez le chat est un trouble lié à l’insuffisance d’élaboration ou de sécrétion des hormones thyroïdiennes.
* Encéphalite : inflammation de l’encéphale, appelé cerveau dans le langage courant.
* Polynévrite : atteinte simultanée de plusieurs nerfs.
* Botulisme : intoxication grave due à une bactérie provoquant une paralysie.
* Maladie neurologique : maladie atteignant le système nerveux.
* Syncope : perte de connaissance soudaine et brève due à une baisse brutal du débit sanguin cérébral.
Diagnostic de la paralysie laryngée chez le chat
La laryngoscopie permet d’établir le diagnostic. Il s’agit d’une exploration du larynx grâce à un endoscope (instrument d’exploration permettant de visualiser l’intérieur de conduits ou de cavités inaccessible à l’œil). Celle-ci est réalisée sous anesthésie du chat par un vétérinaire.
En parallèle, la muqueuse laryngée est très souvent le siège d’une inflammation chronique*. Lors de paralysie pharyngée (paralysie du pharynx) associée, on peut également observer des troubles digestifs chez le chat.
La pneumonie* par fausse route (les aliments partent dans les poumons au lieu d’emprunter la voie digestive) peut constituer une complication de la paralysie laryngée.
* Chronique : affection de longue durée, évoluant lentement, souvent persistante et nécessitant un suivi médical régulier.
* Pneumonie : maladie infectieuse des poumons due à une bactérie.
Traitement de la paralysie laryngée chez le chat
Le vétérinaire orientera son traitement en fonction du diagnostic établi.
Le traitement sera d’ordre médical (complément d’hormones thyroïdiennes si nécessaire) et/ou chirurgical.
Soins post-opératoires de la paralysie laryngée
Il est conseillé de nourrir le chat qui a été opéré en plaçant sa gamelle en hauteur (au niveau de sa gueule) et en fractionnant au maximum les repas : au moins six repas par jour pour limiter les quantités ingérées à chaque repas. Cela permet de prévenir les régurgitations.
Par ailleurs, on préfèrera une alimentation humide qui limite les efforts. En principe, le vétérinaire prescrit un aliment en pâtée pour chat convalescent qui couvre bien les besoins et est particulièrement appétent.
Protégez la santé de votre chat
Pour le protéger dans n’importe quelle situation, nous vous conseillons d’opter pour une assurance santé
N°1 de l’assurance santé animale
Références
Auteur de l’article
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste.
Cofondatrice du site Catedog.com.
Sources de l’article
• R. Moraillon, Y. Legeay, D. Boussarie et O. Sénécat. Dictionnaire Pratique de Thérapeutique Chien, Chat et NAC. Editions Masson 2010.
• F. Hébert et C. Bulliot. Guide pratique de médecine interne chien, chat, NAC.Editions Med’Com, 2010.
• C. Lecœur et E. Monnet. La parésie et la paralysie laryngées chez le chien. Le Point Vétérinaire n°247, 2004.
• L.R. Johnson. Canine and Feline Respiratory Medicine. Editions Wiley, 2020.
• L.R. Johnson. Clinical Canine and Feline Respiratory Medicine. Editions Wiley, 2010.
• Hill’s Atlas of Veterinary Clinical Anatomy. Hill’s Pet Products 1989. Veterinary Medicine Publishing.
• Atlas Vet’Consult Chirurgie. Editions Med’Com 2012.
• T.O. Mc Cracken et R.A. Kainer. Atlas d’Anatomie du Chien, du Chat et des NAC Les Fondamentaux. Editions Med’Com, 2010.
Auteur des illustrations
Vincent Lesseur, web designer, graphiste, illustrateur
Cofondateur du site Catedog.com.
Auteur de la photo
@Shutterstock