Mon chat court partout ! Mon chat mord sans raison ! Mon chat griffe ! Ces différentes manifestations peuvent être le signe d’une hyperactivité…

Découvrez les conseils d’un vétérinaire comportementaliste et des réponses aux questions que vous vous posez sur ce trouble du comportement chez le chat…

Définition de l’hyperactivité chez le chat

Un chat hyperactif est un chat qui ne tient pas en place, qui se repose peu, et qui enchaîne les comportements en présentant des difficultés à contrôler ses morsures et ses griffades.

Causes de l’hyperactivité chez le chat

Une adoption précoce

Le chat est adopté précocement (avant 4 semaines). Il s’agit souvent d’un chaton orphelin élevé au biberon.

Cette séparation précoce d’avec sa mère et sa fratrie, empêche l’apparition de jeux sociaux qui contribue (mais ne suffit pas) à l’acquisition des autocontrôles.

Qu’appelle-t-on acquisition des autocontrôles chez le chaton ?

Jusqu’à l’âge de 2 mois, la mère intervient en sanctionnant le chaton mordeur, lors des jeux un peu trop violents au sein de la fratrie, lui permet d’apprendre à inhiber ses mordillements.

De même lors de la tétée, la chatte sanctionne les chatons qui ne contrôlent pas leur morsure. La mère sanctionne également d’un coup de patte sur le ventre ou le museau les griffades incontrôlées des chatons.

Petit à petit, le chaton apprend ainsi à se contrôler.

Un défaut de socialisation

Le défaut concomitant de socialisation entraîne souvent en parallèle l’apparition de phobies, notamment sociales (peur des contacts avec les autres) ou variées (peur de stimulations diverses).

Qu’appelle-t-on socialisation chez le chaton ?

Une fois que le chaton a acquis la connaissance des caractéristiques spécifiques de son espèce (il sait qu’il est un chaton) et des espèces amies (espèces avec lesquelles il aura été en contact durant la période sensible*, par exemple : humain, chien, lapin…), il va commencer à apprendre les modalités de relations entre individus.

• D’une part, il va apprendre à communiquer. Il faut savoir que chez le chat, la communication par le biais des phéromones* est très importante.

• D’autre part, il va apprendre les règles de vie qui gèrent cette communication.

Il s’agit du second phénomène clé du développement : la socialisation. Le premier étant représenté par l’attachement et l’imprégnation.

* Période sensible : tranche d’âge durant laquelle des évènements ont un effet susceptible d’une persistance à long terme, ou pendant laquelle se réalise un apprentissage facilité et mémorisé à longue échéance. Elle correspond à un moment particulier du développement du système nerveux central. Pendant la période sensible, une petite quantité d’expériences déterminantes va produire des effets (ou des dommages) majeurs sur le comportement ultérieur. La période sensible est précédée et suivie d’une période de moindre sensibilité et la transition est graduelle.

* Phéromones : substances chimiques sécrétées dans le milieu extérieur par les êtres vivants. Elles jouent un rôle dans la communication entre les individus. Elles induisent notamment des modifications émotionnelles à l’origine de réponses comportementales variées.

Symptômes de l’hyperactivité chez le chat

Une absence de contrôle chez le chat

Par défaut d’éducation et donc de régulation dans les jeux (par la mère notamment puis le propriétaire qui ignore souvent son rôle en la matière), le chaton est hyperactif car il ne sait pas se contrôler :

• Le chaton mordille beaucoup et a une absence de rétraction des griffes.

• Il  fait souvent tomber les objets des meubles.

• Le chaton présente des agressions par irritation.

• Il tourne sans contrôle sur lui-même.

Une absence de signal d’arrêt

Par ailleurs, le chat hyperactif ne sait pas s’arrêter :

• Le chat est boulimique et dort peu.

• L’exploration de l’environnement est augmentée.

Un hyperattachement fréquent

Le chat acquis précocement présente fréquemment un hyperattachement (report de l’attachement envers le propriétaire) qui peut se manifester par la persistance de comportements infantiles tels que des vocalises et la recherche de contact avec l’être d’attachement.

Les comportements de tétée et de succion peuvent également être présents :

• La tétée concerne principalement le propriétaire.

• La succion de tissus ou de matériaux variés peut être exacerbée jusqu’à destruction ou ingestion. L’ingestion anormale de matériaux non comestibles se nomme pica.

Traitement de l’hyperactivité chez le chat

La thérapie comportementale est souvent insuffisante pour obtenir la guérison.

Le vétérinaire comportementaliste favorisera l’acquisition des autocontrôles du chat en donnant des conseils orientés au propriétaire, mais cela ne pourra s’obtenir sans prescription médicamenteuse favorisant la réceptivité du chat aux principes d’éducation enseignés, le contrôle de ses émotions et de son impulsivité.