La décision d’euthanasier son chat ou son chien est un acte d’amour qui ne doit pas altérer notre objectivité de conscience
Nous sommes tous d’accord pour dire que l’euthanasie d’un animal familier et aimé comme un membre de la famille est un acte difficile, parfois insoutenable et néanmoins un acte libérateur pour l’animal en souffrance, et également pour le maître dont l’attente devient interminable. Car voir souffrir son chat ou son chien est terriblement difficile et devoir prendre la décision d’abréger son existence véritablement conflictuel…
Mais bien que la période qui précède l’acte de l’euthanasie soit parfois terrible ou compliquée, celle-ci permet pourtant au processus de deuil de se mettre en place pour vivre l’après.
Les vétérinaires comme tout le reste du personnel soignant en clinique vétérinaire sont confrontés à la difficulté de trouver dans de tels moments les bons mots ou les bons gestes pour accompagner le maître qui connaît alors une intense détresse. Mais ils savent, pour le vivre malheureusement fréquemment au cours de leur vie professionnelle, qu’il ne faut pas non plus appréhender les silences souvent nécessaires dans ces instants là.
Le respect de l’animal et de son maître, la sérénité et la bienveillance avant toute chose…
L’euthanasie, une nécessité médicale
Quand une maladie incurable prend du terrain au point d’altérer de façon critique la qualité de vie d’un animal, il est du devoir du vétérinaire de l’exprimer au maître. Car nous savons tous en notre for intérieur, que davantage que la quantité de vie pour l’animal en souffrance, c’est sa qualité qui prime. Et ce, d’autant plus que la maladie entraîne également un état anxieux difficile à gérer pour l’animal.
Le vétérinaire est avant tout un être humain qui avec ses connaissances et sa sensibilité doit être en mesure de légitimer cette décision et d’en faire part au maître qui lui accorde toute sa confiance.
Une fois le diagnostic et le pronostic établis, le vétérinaire doit bien évidemment mesurer le poids de l’impact émotionnel de cette décision sur le maître ainsi que l’intensité du lien affectif que ce dernier entretient avec son animal pour donner son avis. Et pourtant quand il n’est plus question de guérir ou de maintenir un confort existentiel pour l’animal, il n’est pas humain de poursuivre. Le dire est alors important. Même si c’est toujours au maître à qui la décision finale revient, maître qui s’acharne parfois par déni, par égoïsme, par solitude ou par désespoir…
L’euthanasie, pour prévenir une situation à risque
Aujourd’hui un grand nombre de chiens présentant des troubles du comportement sont soignés et guéris alors qu’il y a encore une trentaine d’années, beaucoup d’entre eux étaient euthanasiés. Fort heureusement, la médecine comportementale qui s’est développée depuis a permis de sauver un très grand nombre de chiens et également de chats.
Cependant certains chiens victimes de troubles comportementaux sévères ou d’affections psychiatriques incurables demeurent dangereux pour leur entourage et le risque à les détenir devient trop élevé pour leurs maîtres. Par exemple, la présence d’enfants en bas âge dans une famille abritant un chien agressif de 80 kg nécessite de mesurer le risque avant d’envisager un quelconque traitement …
Dans quelques cas, heureusement très rares, si le placement de l’animal dans un contexte sans risque se révèle impossible, la décision d’euthanasie, aussi difficile qu’elle soit pour le vétérinaire qui se sait responsable de ses décisions et de ses actes, peut alors être prise. Bien entendu, après évaluation de l’animal et analyse du contexte. Mais encore une fois, dans ces conditions, le vétérinaire prend le temps d’expliquer les raisons de ce choix difficile au maître attaché à son animal.
L’euthanasie d’un animal en bonne santé est-elle possible ?
L’acte d’euthanasie fait avant tout appel à la clause de conscience qui défend la liberté fondamentale de conscience des vétérinaires. Cela signifie que le vétérinaire est libre de refuser une demande d’euthanasie lorsque celle-ci n’est pas en accord avec ce que lui dicte sa conscience : comme par exemple euthanasier un chien ou un chat en bonne santé physique et émotionnelle ou un animal jeune qui ne présenterait pas de problème particulier.
Si après le décès de son maître, le chien a toutes les chances de retrouver un foyer avec une relation équilibrée et positive, parce que sa santé le permet (le chien ne souffre ni de maladie organique ni de trouble comportemental), il est du devoir du vétérinaire de l’expliquer à son maître avec des arguments éclairés, et tout le respect qu’il lui doit.
Nombre de maîtres sont persuadés que leur chien serait si malheureux s’il leur arrivait quelque chose, « que celui-ci se laisserait mourir de chagrin », alors même qu’il ne présente aucun trouble émotionnel sous jacent ou avéré et que d’autres solutions existent.
Si dans certains cas d’hyper-attachement, le contexte se révèle plus délicat malgré des solutions existantes, il est important de savoir que la plupart du temps, un chien qui intègre une nouvelle famille avec laquelle il noue des relations stables, positives et cohérentes pour lui, parvient à s’adapter rapidement.
Un chien équilibré dans un environnement propice est tout à fait capable de changer de maître même si un petit temps d’adaptation est toujours nécessaire, alors que bon nombre de maîtres ne l’imaginent même pas. Un chien anxieux dans le même contexte peut être facilement assisté avec l’aide d’un vétérinaire comportementaliste.
Tout en restant à l’écoute des émotions et des propos du maître, il est important d’évaluer alors les différents scénarios possibles de placement du chien, d’une part pour dédramatiser la situation et rassurer le maître, d’autre part pour agir en tant que vétérinaire capable de mettre son intelligence au service du bien en sauvant le chien…
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Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort, titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste et cofondatrice du site Catedog.com
2 commentaires
Mon chat a le cancer il ne mange plus j’ai pris la décision de l’euthanasie vendredi à 16h00..
Je suis triste et j’ai très mal .je vais perdre mon compagnon mon confident.
Repose en paix
Aujourd’hui mon saint Bernard va mourrir d’un cancer de la rate,il ne mangeait plus du tout depuis plus d’une semaine, il est totalement anémié et les vétos pensent qu’il fait une hémorragie interne, il a 8 ans, je perds mon fidèle compagnon, je suis dévastée