Mon chien boite de temps en temps ! Mon chien boite quand il court ou bien après une promenade ! Mon chien boite après une chute ! La boiterie chez le chien constitue une cause fréquente de consultation…
Découvrez les conseils vétérinaires illustrés du Docteur Laurence Dillière-Lesseur sur la boiterie, une affection des membres chez le chien…
Boiterie chez le chien : que faire ?
Premiers gestes à effectuer
1 • Lorsque le chien cesse de prendre appui sur son membre et en l’absence d’un traumatisme aigu évident (un accident de la voie publique par exemple), le premier geste consiste à examiner l’extrémité de ce membre :
• Les doigts et les espaces interdigités : y a-t-il une inflammation entre les doigts ?
• Les coussinets plantaires : un coussinet est-il coupé ?
• Les ongles : un ongle est-il cassé, arraché ou incarné ?
2 • Par ailleurs, un corps étranger (par exemple un épillet de graminée durant l’été ou un gravillon) venant se planter dans la peau ou dans un coussinet est susceptible de soustraire l’extrémité du membre à l’appui. Des gestes simples (le retrait du corps étranger visible, la coupe de l’ongle dont l’étui corné est lésé) peuvent facilement régler le problème.
Un corps étranger qui a migré sous la peau du chien nécessite en revanche l’intervention d’un vétérinaire.
3 • Il faut éviter de donner un médicament humain (aspirine ou paracétamol) afin de soulager la douleur du chien. Celui-ci ne possède pas forcément la formulation et le dosage adaptés à votre chien et vous risquez une intoxication.
4 • Si la boiterie ne rétrocède pas spontanément rapidement (un à deux jours maximum) ou si l’état du chien se dégrade, il est nécessaire de consulter son vétérinaire. Celle-ci peut avoir de multiples origines (une fracture, une luxation) dont seul l’examen approfondi permet d’en trouver la cause, en cas de persistance.
L’importance des renseignements fournis par le maître
Des éléments importants sont à signaler à votre vétérinaire :
• L’âge du chien.
• L’apparition soudaine ou progressive de la boiterie.
• Une amélioration ou une aggravation avec l’exercice ou le repos.
• Une atteinte simultanée ou intermittente d’un autre membre.
• Un éventuel traitement en cours.
• L’intensité de la douleur.
• L’ancienneté de la boiterie.
En parallèle, la description de l’état général du chien (en bonne santé ou abattu, un manque d’appétit…) constitue une aide précieuse.
L’examen du chien par le vétérinaire
Le vétérinaire procède en deux temps :
• Il regarde d’abord marcher le chien en orientant éventuellement sa démarche, afin de suspecter une origine plutôt nerveuse, articulaire ou autre de la boiterie, puis examine celui-ci sur la table d’examen.
• Il réalise un examen clinique général comprenant entre autres un examen neurologique*, puis s’attarde sur le membre malade.
* Neurologique : en rapport avec le système nerveux et plus particulièrement le cerveau.
Le recours à la tranquilisation du chien
Lors de fracture ou de luxation, les manipulations réalisées par le vétérinaire peuvent être douloureuses pour le chien et nécessiter une tranquillisation.
Celle-ci permet également de réaliser d’éventuels examens complémentaires dans de bonnes conditions (le chien est immobile et le membre est détendu) : une ponction articulaire, une radiographie.
* Ponction : acte consistant à recueillir un liquide par l’introduction d’une aiguille dans un organe.
Si nécessaire, des techniques d’imagerie plus sophistiquées sont réalisées et nécessitent le cas échéant le déplacement du chien dans une structure spécialisée.
Le vétérinaire peut avoir recours à :
• La myélographie : injection dans le canal rachidien d’un liquide radio opaque iodé qui surligne les contours de la moelle épinière, permettant de mettre en évidence les lésions de cette dernière.
• Le scanner, qui utilise les rayons X.
• L’IRM, qui permet d’obtenir des images en coupe.
• L’arthroscopie : technique d’imagerie médicale permettant de visualiser les structures articulaires (intérieur de l’articulation).
Particularités de certaines boiteries chez le chien
Certaines boiteries demeurent spécifiques des grandes races de chiens, notamment durant la période de croissance, entre 5 et 12 mois :
• La dysplasie articulaire (comme la dysplasie de la hanche ou la dysplasie du coude), qui est un défaut de mise en place des éléments osseux articulaires durant la croissance, dont les résultantes sont une anatomie articulaire modifiée et souvent une boiterie, directement ou indirectement (par arthrose secondaire) consécutive à l’anomalie articulaire.
• La panostéite éosinophilique, qui est une maladie osseuse des jeunes chiens de grandes races, caractérisée par des boiteries et des douleurs à la pression digitale sur les os longs. Un ou plusieurs membres peuvent être successivement ou simultanément atteints. L’évolution est favorable.
Toute boiterie intermittente aggravée par l’exercice ou accompagnée de périodes d’abattement, chez un jeune chien de grande race, doit encourager le maître à consulter son vétérinaire.
De même lors de suppression d’appui occasionnelle chez un chiot ou un chien adulte de petite race : une affection de la hanche ou une luxation de la rotule, par exemple.
Une suspicion d’arthrose sur un vieux chien est plutôt établie lors d’accès de douleur. Et lorsque la boiterie est améliorée par un exercice modéré et aggravée par un excès d’exercice.
Lors de démarche ébrieuse (le chien effectue des enjambées courtes, irrégulières avec membres écartés) ou si le chien présente des contractions musculaires incontrôlées, il peut également souffrir d’intoxication.
Dans tous les cas, les résultats du traitement dépendent de la qualité et de la précocité du diagnostic.
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Références
Auteur de l’article
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste.
Cofondatrice du site Catedog.com.
Sources de l’article
• Moraillon R., Legeay Y., Boussarie D. et Sénécat O. Dictionnaire pratique de thérapeutique chien, chat et NAC. Editions Masson 2010.
• Baret O. et Benaïm D. Vademecum de pathologie de l’appareil locomoteur du chien et du chat. Editions Med’Com, 2008.
• Hill’s Atlas of Veterinary Clinical Anatomy. Hill’s Pet Products 1989. Veterinary Medicine Publishing.
Auteur des illustrations
Vincent Lesseur, web designer, graphiste, illustrateur
Cofondateur du site Catedog.com.
Auteurs des photos
• Vincent Lesseur
• @Shutterstock