Les thèmes abordés
- Description des glandes surrénales chez le chat
- Définition de la maladie et du syndrome de Cushing chez le chat
- Symptômes de la maladie et du syndrome de Cushing chez le chat
- Traitement de la maladie et du syndrome de Cushing chez le chat
Découvrez les conseils vétérinaires illustrés du Docteur Laurence Dillière-Lesseur sur la maladie de Cushing et de syndrome de Cushing, deux affections des glandes surrénales du chat…
Description des glandes surrénales chez le chat
Les glandes surrénales sont au nombre de deux dans l’organisme et sont situées respectivement au-dessus de chacun des deux reins du chat. Elles jouent un rôle dans la production de différentes hormones et sont chacune constituées de deux parties.
La corticosurrénale sécrète les glucocorticoïdes dont le cortisol, les minéralocorticoïdes dont l’aldostérone et des androgènes (comme la testostérone).
La médullosurrénale sécrète quant à elle, les catécholamines (adrénaline et noradrénaline).
Les glucocorticoïdes
En langage courant, lorsque l’on parle de corticoïdes, il s’agit en général de glucocorticoïdes. Il existe également des corticoïdes de synthèse utilisés dans de nombreux médicaments.
Le cortisol
Le cortisol est une hormone glucocorticoïde sécrétée par les glandes surrénales du chat dont le rôle est de maintenir l’équilibre du glucose dans le sang et de libérer, en cas de forte dépense énergétique, le sucre nécessaire à partir des réserves de l’organisme. Le cortisol intervient également dans le métabolisme des graisses et des protéines.
L’aldostérone
L’aldostérone est une hormone sécrétée par les glandes surrénales du chat ayant un rôle de maintien de la pression artérielle et du volume sanguin. Elle régule les flux d’eau et de sel dans l’organisme : en augmentant la réabsorption rénale du sodium, l’aldostérone permet la réabsorption de l’eau qui va entraîner l’augmentation de la pression artérielle.
Définition de la maladie et du syndrome de Cushing chez le chat
Chez le chat, il existe en réalité deux troubles pour lesquels on observe les mêmes symptômes.
Ces troubles sont dus à une sécrétion importante et prolongée de cortisol par la glande surrénale. On parle d’hypercorticisme ou de syndrome de Cushing spontané. Il est plus rare chez le chat que chez le chien.
Cependant en fonction de l’origine du trouble, il est possible de différencier plus spécifiquement :
Définition du syndrome de Cushing
On parle de syndrome de Cushing au sens strict car c’est la glande surrénale en elle-même qui est à l’origine du trouble. Dans ce cas, l’une des glandes surrénales du chat est en effet affectée par une tumeur (adénome ou adénocarcinome) sécrétant du cortisol, entrainant l’apparition de l’hypercorticisme. Tandis que la seconde glande surrénale est en général diminuée de taille. Il s’agit de 15 % des cas d’hypercorticisme.
Définition de la maladie de Cushing
Dans 85 % des autres cas, l’hypercorticisme est dû à un dérèglement de la glande hypophyse du chat, elle-même affectée par une tumeur (macro ou microadénome). Comme la glande hypophyse contrôle à son tour la glande surrénale, cette dernière reçoit des informations erronées et se met à sécréter du cortisol en grand quantité. On parle plutôt dans ce cas de maladie de Cushing.
Lorsque chez le chat, le syndrome de Cushing n’est pas spontané, c’est-à-dire qu’il n’est pas dû à une tumeur surénalienne ou hypophysaire, on dit qu’il est iatrogène. C’est une prise importante et prolongée de glucocorticoïdes qui est alors responsable de l’affection. A l’inverse du syndrome de Cushing spontané, on observe une baisse de taux de cortisol circulant dans le sang.
Symptômes de la maladie et du syndrome de Cushing chez le chat
Les symptômes sont similaires et assez nombreux. On observe les principaux symptômes suivants :
Symptômes généraux
• Une augmentation de la prise de boisson et de la quantité globale d’urines émises.
• Une augmentation de la prise de nourriture.
• De la fatigabilité.
Symptômes cutanés
• Une perte de poils, de part et d’autre du corps du chat, d’aspect symétrique.
• Une peau fine avec “points noirs” et petites calcifications. Parfois une augmentation de la pigmentation de la peau du chat.
Modifications de morphologie
• Une modification de la répartition des masses graisseuses donnant au chat l’aspect d »une boule de suif sur 4 allumettes » : les graisses s’accumulent sur le dos tandis que l’on observe une fonte musculaire et une laxité ligamentaire des quatre membres.
• Une distension du ventre : le chat présente un « ventre de batracien ».
• Une augmentation de la taille du foie du chat facilement palpable et devenant visible à l’extérieur en raison du relâchement des muscles abdominaux.
Complications secondaires
Il existe des complications possibles comme :
• Une thrombo-embolie, c’est-à-dire la migration d’un thrombus ou caillot sanguin dans la circulation sanguine et par obstruction, conduisant à des difficultés respiratoires ou locomotrices.
• Une hypertension artérielle : une élévation de la pression artérielle lorsque le cœur du chat se contracte et/ou se relâche
• Un diabète sucré secondaire ou associé.
• Des troubles nerveux : agressivité, amaurose (perte complète de la vue d’origine cérébrale)…
• Une insuffisance d’hormones génitales.
Traitement de la maladie et du syndrome de Cushing chez le chat
Le diagnostic est réalisé par le vétérinaire sur la base de l’examen clinique complet du chat et d’examens complémentaires dont :
• des prises de sang : stimulation et freinage de la glande surrénale pour évaluer son fonctionnement.
• des examens d’imagerie médicale : radiographie abdominale, échographie des glandes surrénales, scanner et IRM.
Traitement du syndrome de Cushing
Traitement chirurgical
Le traitement chirurgical qui consiste à retirer la glande surrénale lors de tumeur (lorsque seule l’une des deux glandes surrénales est concernée) constitue le traitement de choix du syndrome de Cushing. Cependant il n’est pas sans risque pour l’animal. La décision d’opérer est prise après la réalisation d’un bilan d’extension (recherche de métastases tumorales) visualisant les surrénales, les vaisseaux aux alentours et le foie.
En cas de tumeur bénigne, la chirurgie permet de guérir le chat. Lors de tumeur cancéreuse (carcinome), la durée de rémission du chat après chirurgie est supérieure à celle apportée par les traitements médicaux.
Un traitement médical de corticoïdes est généralement nécessaire après la chirurgie, en raison de l’atrophie de l’autre glande surrénale.
Traitement médical
Les alternatives de traitement à la chirurgie sont d’ordre médical. Les molécules couramment employées sont l’OP’DDD (Mitotane : nom déposé de cette molécule) et le trilostane. Une surveillance régulière du chat par le vétérinaire est alors indispensable, elle associe des examens cliniques réguliers ainsi que des examens sanguins de contrôle (notamment surveillance de la fonction hépatique). Une supplémentation en glucocorticoïdes peut être nécessaire.
Traitement de la maladie de Cushing
Traitement chirurgical
Il consiste à retirer l’hypophyse dans sa totalité, ce qui implique une supplémentation médicamenteuse post-chirurgicale sur le long cours en hormones thyroïdiennes et en hormone antidiurétqiue. Cette intervention est globalement peu pratiquée.
Traitement médical
Bien que le traitement chirurgical soit possible dans ce trouble d’origine hypophysaire, la tendance vise donc à privilégier le traitement médical.
• Le trilostane
Le trilostane vise à diminuer la sécrétion de cortisol en agissant directement sur la surrénale.
• La sélégiline (Selgian : nom déposé de cette molécule)
La sélégiline agit sur l’hypophyse, permettant dans un second temps de réguler la sécrétion de cortisol par la surrénale. Ce traitement est mis en place lorsque l’utilisation de trilostane est contre-indiquée et que l’hypercorticisme est modéré.
• La radiothérapie
La radiothérapie est indiquée pour les tumeurs de grande taille de l’hypophyse lorsque celles-ci en comprimant les tissus de leur voisinage sont à l’origine de symptômes neurologiques. Un traitement à base de trilostane est associé en parallèle pour agir sur la glande surrénale car la radiothérapie permet essentiellement d’agir sur la diminution des symptômes neurologiques et non sur l’hypercorticisme.
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Auteur de l’article
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste.
Cofondatrice du site Catedog.com.
Sources de l’article
1 • Moraillon R., Legeay Y., Boussarie D. et Sénécat O. Dictionnaire pratique de thérapeutique chien, chat et NAC. Editions Masson 2010.
2 • Hébert F. et Bulliot C. Guide pratique de médecine interne chien, chat, NAC.Editions Med’Com, 2010.
3 • Hernandez J. Médecine interne féline. Editions Med’Com, 2015.
4 • Mc Cracken T.O. et Kainer R.A. Atlas d’Anatomie du Chien, du Chat et des NAC Les Fondamentaux. Editions Med’Com, 2010.
Auteur des illustrations
Vincent Lesseur, web designer, graphiste, illustrateur
Cofondateur du site Catedog.com.
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