Les thèmes abordés
- Définition d'une maladie du chien transmissible à l'homme
- Comment se transmettent les vers du chien à l'homme
- Symptômes d'une contamination par les vers chez le chien
- Traitement d'une contamination par les vers chez le chien
- Symptômes d'une contamination par les vers chez l'homme
- Traitement d'une contamination par les vers chez l'homme
- Est-il dangereux d'avoir des vers intestinaux chez l'homme ?
- Prévention contre la transmission de vers par le chien
Le chien peut transmettre certains vers à l’homme
Est-ce qu’un chien peut nous transmettre des maladies ? Quels sont les symptômes d’une maladie transmise par le chien ? Comment se transmettent les vers du chien à l’homme ? Comment savoir si j’ai attrapé des vers de mon chien ?
Découvrez les conseils vétérinaires illustrés du Docteur Laurence Dillière-Lesseur sur la transmission des maladies, des parasites et des vers du chien à l’homme…
Définition d’une maladie du chien transmissible à l’homme
Une maladie animale (du chien et du chat entre autres) qui peut être transmise à l’être humain, et inversement, est appelée zoonose.
Le risque de transmission a augmenté ces dernières années avec l’intégration grandissante du chien et du chat dans la vie des familles. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que 60% des maladies infectieuses humaines sont des zoonoses, le chien transmettant plus d’agents pathogènes que le chat.
Parmi les agents responsables d’une zoonose chez le chat, on trouve :
• Les virus : la rage, par exemple, qui est cependant devenue rarissime dans les pays développés, grâce à son éradication parfois totale (comme c’est le cas en France) par l’intermédiaire de la vaccination.
• Les bactéries : la salmonellose ou la leptospirose.
• Les parasites : la gale ou la giardiose.
• Les vers : les ascaris, les dipylidium (ou ténia), les échinocoques ou les ankylostomes.
• Les champignons : la teigne.
Les zoonoses les plus fréquentes chez le chien sont représentées par les affections parasitaires, internes en particulier, comme les vers.
Comment se transmettent les vers du chien à l’homme
Le chien se contamine par les vers en mangeant à même le sol, en buvant dans les flaques d’eau, en se léchant l’anus ou en ingérant différentes proies comme des mulots ou des souris… Les vers se développent ensuite dans son intestin grêle puis sont sont rejetés dans ses déjections sous forme d’œufs (pour les ascaris, les échinocoques et les ankylostomes) ou de segments de vers (pour les dipylidiums).
La transmission à l’homme se fait ensuite par voie orale :
• Soit par l’intermédiaire des mains, qui sont rentrées en contact avec des excréments de chien, et qui sont portées à la bouche.
• Soit en se faisant lécher le visage (près de la bouche) par un chien infesté.
• Soit en consommant des fruits et des légumes (cultivés au sol) infestés et mal lavés.
Vous pouvez être infestés par exemple :
• Si un chien contaminé se lèche l’anus puis ensuite votre visage.
• Si vous caressez un chien contaminé qui vient de se lécher le pelage.
• Si vous ne vous lavez pas les mains après avoir nettoyé la litière de votre chat contaminé.
• Si votre enfant joue dans un bac à sable dans lequel se trouvent des excréments d’un chien contaminé.
• Si vous vous allongez dans l’herbe et que vos mains rentrent en contact avec des excréments d’animaux contaminés.
• Si vous mangez des fraises ou de la salade contaminées sans les avoir lavées.
Quels sont les vers du chien transmissibles à l’homme ?
Parmi les vers transmissibles à l’homme, on trouve essentiellement :
• Les ankylostomes : des vers ronds de 0,6 à 1,5 cm de longueur.
• Les ascaris : des vers ronds de 5 à 10 cm de longueur.
• Les dipylidiums (ou ténia) : des vers plats de 10 à 70 cm de longueur.
• Les échinocoques : des petits vers plats de 2 à 3 mm de longueur.
Vers ankylostome vu au microscope
Vers ascaris dans l’intestin d’un chien
Vers taenia vu à l’œil nu
Vers échinocoque vu au microscope
Symptômes d’une contamination par les vers chez le chien
Il peut être difficile de savoir si un chien est contaminé par des vers car ils ne sont pas toujours visibles à l’œil nu et peuvent être microscopiques. Les symptômes peuvent passer inaperçus et varier en fonction de l’âge du chien, de sa santé et du degré d’infestation.
Certains signes peuvent toutefois vous alerter lorsque votre chien est infesté par les vers :
• De la diarrhée.
• Des vomissements occasionnels.
• Un ventre ballonné.
• Des démangeaisons autour de l’anus.
• Le chien se frotte le derrière sur le sol. C’est ce qu’on appelle le signe du traîneau.
Chien effectuant le traîneau en traînant ses fesses au sol
• Une perte de poids.
• Une augmentation de l’appétit car les vers se nourrissent des aliments ingurgités par le chien, au détriment de ce dernier.
• Une croissance retardée chez le chiot.
• Un poil terne et piqué.
• La présence de petits segments blancs dans les selles du chien semblables à des grains de riz écrasés.
• Parfois des crises d’épilepsie.
Segments de dipylidium (ou taenia) dans les selles d’un chien
Une analyse de selles, effectuée dans un laboratoire d’analyses, encore appelée coproscopie ou analyse coprologique, permettra de confirmer la présence de vers dans l’intestin du chien.
Traitement d’une contamination par les vers chez le chien
Si vous suspectez une infestation par les vers chez votre chien, il est recommandé de consulter un vétérinaire.
Une analyse de selles, effectuée dans un laboratoire d’analyses, encore appelée coproscopie ou analyse coprologique, permettra de confirmer la présence de vers dans l’intestin de votre chien.
Un vermifuge spécifique sera alors administré en fonction du type de ver décelé et de la gravité de l’infestation. Il s’agit d’un médicament vétérinaire contenant des principes actifs chimiques qui vont tuer les parasites présents dans l’intestin du chien.
Après la mort des parasites, ces derniers sont éliminés dans les selles du chien. Afin de minimiser le risque de ré-infestations, les excréments doivent être ramassés et éliminés pendant les 24 heures suivant le traitement (si votre chien fait ses besoins dans votre jardin par exemple).
Cependant attention car en cas d’infestation importante chez le chien, une prise unique de vermifuge n’est pas suffisante. Plusieurs administrations sont généralement nécessaires, en utilisant de préférence, un vermifuge également larvicide.
Un vermifuge ne protège pas le chien durant une longue période. En effet, le principe actif administré pour la vermifugation n’est pas persistant dans le temps. Le vermifuge se contente de détruire les vers présents lors de l’administration. Exception faite de certaines pipettes dont le contenu se dispose entre les épaules du chien.
Votre vétérinaire pourra vous conseiller un vermifuge en traitement préventif contre les parasites intestinaux en fonction du mode de vie de votre chien.
En savoir plus : sur la vermifugation du chien
Symptômes d’une contamination par les vers chez l’homme
Les symptômes sont à peut près identiques à ceux du chien :
• De la fatigue.
• Des douleurs abdominales.
• Des réveils nocturnes ou un sommeil difficile.
• Des maux de ventre.
• Des démangeaisons au niveau de l’anus.
• La présence de segments blancs, comme des grains de riz, dans les selles ou les sous-vêtements.
• Un amaigrissement.
Plus rarement, une contamination par les vers peut entraîner :
• De la toux.
• Des vomissements.
• De la diarrhée.
Traitement d’une contamination par les vers chez l’homme
Comme nous l’avons vu précédemment, il existe quatre vers pouvant être transmis du chien à l’homme : les ankylostomes, les ascaris, les dipylidiums (ou ténia) et les échinocoques. Mais l’homme peut également être contaminé par d’autres vers spécifiques à l’humain :
• Les oxyures : ce sont de petits vers blancs ronds de 5 à 10 mm de long qui vivent dans la terre et colonisent la partie inférieure de l’intestin appelée côlon. Ils sont très fréquents sur le territoire et extrêmement contagieux entre humains.
• Le ver solitaire ou ténia : il s’agit d’un vers blanc plat de 6 à 8 m de long qui est souvent assimilé au dipylidium, rencontré chez le chien. La contamination se fait essentiellement par la consommation de viande crue ou mal cuite infestée par des larves. Le vers colonise l’intestin grêle et se nourrit d’une partie de la nourriture ingérée par l’hôte.
En cas de suspicion d’infestation par des vers intestinaux, il est important de consulter un médecin dès que possible. Ce dernier établira un diagnostic en fonction des symptômes. Une analyse de selles, effectuée dans un laboratoire d’analyses, permettra de confirmer la présence de vers intestinaux. Comme pour le chien, un vermifuge spécifique sera alors administré en fonction du type de ver décelé.
Est-il dangereux d’avoir des vers intestinaux chez l’homme ?
Une atteinte possible de différents organes par les vers
Le danger des vers provient en partie du fait que les larves peuvent se développer à différents endroits dans le corps humain, et pas seulement dans l’intestin. Elles sont capables de migrer dans des organes tels que : la peau, le foie, les narines, les poumons, le cerveau, le coeur, la vessie, les muscles, les yeux dans lesquels, elles provoquent des lésions parfois gravissimes. Les parasites peuvent également se retrouver dans le sang.
En cas de migration dans les yeux, elles peuvent entraîner une cécité. Selon les estimations, entre 3 à 6 millions de personnes sont infectées chaque année. L’infection par les ascaris constitue l’une des principales causes de cécité unilatérale.
Quant aux échinocoques, ils sont sans conséquence pour le chien mais potentiellement dangereux pour l’humain, car ils peuvent être à l’origine de maladies graves et mortelles : des maladies hépatiques en particulier.
Les personnes les plus exposées aux zoonoses sont :
• Les individus fragilisés ou malades et notamment immunodéprimés (par VIH : virus du Sida ou traitement médicamenteux).
• Les personnes diabétiques.
• Les enfants qui possèdent ou sont en contact étroit avec un animal de compagnie.
• Les femmes enceintes pour le chat (risque de toxoplasmose).
• Les personnes âgées.
• Les individus déficients mentaux.
• Les individus exposés professionnellement à une infection.
Prévention contre la transmission de vers par le chien
Respecter des mesures d’hygiène
Il est possible de prévenir les risques en respectant des mesures d’hygiène de base comme procéder régulièrement au lavage des mains. En effet, l’être humain ne peut pas être contaminé par griffure ou morsure. Il ne peut l’être que par la bouche.
• Éliminez tous les jours les excréments du chien présents dans le jardin.
• Empêchez vos enfants de toucher ou de jouer avec (ou près) des excréments d’origine animale (surtout sur les plages).
• Lavez-vous systématiquement les mains après avoir touché ou caressé un chien.
• Evitez de vous laisser lécher le visage ou les mains par votre chien.
• Ne donnez pas d’abats crus à votre chien qui peuvent contenir des parasites.
• Couvrez le bac à sable pour éviter que votre chien ne fasse ses besoins dedans.
• Lavez les fruits et légumes avant leur consommation.
• Traitez votre chat contre les puces, qui peuvent transmettre le dipylidium (ou ténia).
Combattre les parasites du chien avec un vermifuge
La seconde mesure consiste à administrer un vermifuge régulièrement à son chien.
En effet, hormis les implications en termes de santé pour l’animal, les parasites doivent être combattus afin d’éviter toute contamination dans l’environnement et de protéger l’ensemble des personnes vivant en proximité avec le chien.
Tuer les vers adultes et les larves permet de réduire le risque de ré-infestation pour votre chien et de zoonose pour vous et votre famille.
Vermifuger un chien adulte
Une prévention efficace nécessite au moins une vermifugation trimestrielle (préconisation de l’Organisation Mondiale de la Santé).
La fréquence de la prévention dépend en fait de la pression parasitaire dans l’environnement, donc de l’habitat (campagne, ville), du mode de vie du chien (maison avec jardin, appartement en étage) et de la densité de population animale (contacts avec peu ou beaucoup d’animaux).
Vermifuger un chiot
Les chiots sont davantage parasités que les chiens adultes.
Il est nécessaire de les vermifuger avec une fréquence rapprochée : au moins une fois par mois, les premiers six mois de la vie du chien.
Cas particulier du chien qui ne sort jamais
Seuls les chiens ne sortant jamais (ce qui est rare pour un chien mais peut tout de même arriver), qui ne sont pas contaminés par des puces et reçoivent une alimentation exclusivement industrielle peuvent se passer de vermifugation.
En effet, les processus de fabrication des aliments industriels détruisent les vers. Mais si le chien a accès à l’extérieur ou reçoit en partie, une ration ménagère, il peut être infesté.
De même, un chien qui est contaminé par des puces (via un autre animal ou des œufs de puces présents dans l’environnement), peut attraper des vers.
De manière exceptionnelle, mais cela peut arriver aussi, le maître du chien peut ramener des œufs de parasites sur ses chaussures.
Mode d’action du vermifuge chez le chien
De plus vermifuger ne protège pas le chien durant une longue période. Le principe actif administré pour la vermifugation n’est pas rémanent (persistant). Il se contente de détruire les vers présents lors de l’administration.
En cas d’infestation avérée chez le chien, une prise unique de vermifuge est insuffisante. En effet, plusieurs administrations sont en général nécessaires, en utilisant de préférence, un vermifuge également larvicide. Le vermifuge peut s’administrer par voie orale sous forme de comprimé ou de pâte fluide. Il ne faut pas hésiter à demander conseil à son vétérinaire.
Vermifuge contre les vers du chien sous forme de pipette
Choix du vermifuge chez le chien
Tous les vermifuges n’agissent pas de manière efficace sur la majorité des parasites.
Les parasites sont classés en fonction de la catégorie à laquelle ils appartiennent (vers ronds, vers plats).
Des vermifuges dits à spectre large (association de principes actifs) sont en général utilisés en prévention.
Lors d’affection avérée et diagnostiquée (le type de vers présent est identifié), le vétérinaire prescrit alors un traitement spécifique.
En savoir plus : sur la vermifugation du chien
Auteur de l’article
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste.
Cofondatrice du site Catedog.com.
Sources de l’article
1 • R. Moraillon, Y. Legeay, D. Boussarie et O. Sénécat. Dictionnaire Pratique de Thérapeutique Chien, Chat et NAC. Editions Masson 2010.
2 • F. Hébert et C. Bulliot. Guide Pratique de Médecine Interne Chien, Chat et NAC. Editions Med’Com 2010.
Auteur des illustrations
Vincent Lesseur, web designer, graphiste, illustrateur
Cofondateur du site Catedog.com.
Auteurs des photos
1 • Vincent Lesseur
2 • @Shutterstock
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