Les thèmes abordés
- Définition du comportement chez le chat
- Médecine des troubles du comportement chez le chat
- Décryptage de certaines attitudes du chat
- Comportements du chat à une perturbation environnementale
- Consulter un vétérinaire comportementaliste pour son chat
- Boutique d'accessoires pour le chat et le chien
- Sujets en lien avec le comportement chez le chat
- Protégez la santé de votre chat
Les troubles du comportement chez le chat ont représenté pendant très longtemps l’une des premières causes d’abandon en France, sans oublier l’agressivité, source d’euthanasie.
L’essor de la médecine comportementale a largement contribué à oeuvrer pour diminuer ces statistiques. Ceci en délivrant des conseils préventifs appropriés dès les premières vaccinations du chaton puis tout au long de la vie du chat, et en traitant avec succès des troubles avérés.
Découvrez les explications du Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire comportementaliste…
Définition du comportement chez le chat
La science qui étudie le comportement est appelée éthologie
Le comportement du chat se définit comme l’ensemble des réactions et/ou séquences d’activité observables directement ou directement chez un chat qui évolue dans son milieu de vie et dans des circonstances données.
Les trois « groupes » de comportements chez le chat
Les différents comportements observables chez le chat peuvent être regroupés en trois grands groupes !
Les comportements concernant le chat lui-même :
Les séances d’activité sont plus ou moins coordonnées, mais bien définies dans leur ordre de succession et leur reproductibilité, sous l’influence d’un événement déclencheur.
C’est par exemple le cas des comportements :
• Alimentaire : dans la nature, la faim qui est l’élément déclencheur déclenche chez le chat le comportement de chasse dont l’issue est la consommation de la proie.
• Repos et sommeil : le comportement de chasse qui aboutit à la consommation de la proie entraine une fatigue qui est l’élément déclencheur conduisant le chat à se reposer et/ou à dormir.
Les comportements permettant au chat de modifier son environnement :
• En agissant directement sur lui : c’est par exemple le cas des comportements d’agression. La perception d’un danger déclenche une séquence d’agression qui vise à éliminer le danger perçu.
• En recueillant des informations pour en modifier la représentation : c’est le cas des comportements d’exploration du milieu.
Les comportements mixtes chez le chat :
Ils sont dépendants de l’état émotionnel et du degré de socialisation du chat, c’est notamment le cas pour :
• Les comportements sexuels du chat.
• Le comportement maternel de la chatte.
Nature des comportements chez le chat
Le comportement inné chez le chat
Le comportement inné se développe à la naissance du chaton et peut être de nature génétique.
Le comportement hérité chez le chat
Le comportement hérité est acquis à un âge très précoce du chat, par imitation des congénères (autres chats) et se transmet d’une génération à une autre.
Le comportement génétique chez le chat
Le comportement génétique se transmet par les gènes.
Le comportement instinctif chez le chat
Le comportement instinctif est déclenché par un signal.
Influence de l’environnement sur le comportement chez le chat
L’environnement possède une influence déterminante dans l’expression des comportements. Le poids de celui-ci augmente durant le développement du chat.
Le poids génétique dans les comportements est surtout important au moment de la naissance. Il régresse au fur et à mesure que le chat se développe.
Globalement, le comportement s’exprime donc comme la conséquence des interactions étroites qui s’exercent, d’une part, entre le capital génétique du chat, et, d’autre part, les modifications environnementales.
Le chat est un animal territorial
Les phéromones faciales chez le chat
• La familiarisation et le balisage du territoire chez le chat
Le chat, être sensible par définition puise son équilibre émotionnel dans son territoire et les marques de familiarisation dont il le balise. Par la même occasion, le chat organise et mémorise son espace de vie.
Son territoire est découpé en champs territoriaux ou champs/aires d’activités (repos, jeu, élimination, alimentation…) reliés entre eux par des voies de passage utilisées régulièrement par le chat.
Au cours de ses déplacements, le chat balise son territoire en frottant le côté de sa tête depuis la commissure des lèvres jusqu’à l’oreille, le long de ces voies (sur le coins des meubles, les chambranles de portes ou encore les rideaux).
Par ce comportement, le chat dépose des phéromones faciales spécifiques d’espèce véhiculant un message sécurisant et apaisant.
Les phéromones sont des substances chimiques sécrétées dans le milieu extérieur par le chat. Elles jouent un rôle dans la communication entre les individus. Elles induisent notamment des modifications émotionnelles à l’origine de réponses comportementales variées.
En repassant aux mêmes endroits, le chat perçoit par flehmen les phéromones qu’il a déposées antérieurement. Il réalise ainsi une carte olfactive de son territoire qui contribue à renforcer son bien-être tout en stabilisant son état émotionnel.
Le flehmen est un comportement de flairage spécifique permettant la perception des phéromones par le chat : rétraction de la lèvre supérieure, plissement du nez, fermeture des narines puis inspiration rapide par la bouche entrouverte.
• La reconnaissance d’individus chez le chat
Le chat exerce également ce comportement sur les êtres vivants. Encore appelé allomarquage, il s’inscrit dans une communication plus large, la communication tactile, primordiale durant le développement du chaton et complémentaire des autres communications (olfactive et chimique/phéromonale) chez le chat adulte.
Il s’exerce vis-à-vis des congénères d’une même colonie ou des espèces amies (humain, chien de la maison…).
Le comportement d’allomarquage est permis par dépôt de phéromones faciales (comme pour le territoire) mais également par dépôt de phéromones salivaires issues du toilettage déposées sur l’être vivant par frottement du corps du chat, et beaucoup plus rarement par marquage urinaire (arrive parfois avec l’humain).
Les phéromones territoriales chez le chat
Les griffades et les spots urinaires produits par le chat sur des parois verticales sont des marques territoriales destinées à renseigner d’éventuels congénères sur la présence de celui qui les produit.
Ces marques territoriales se situent aux intersections des champs d’activité et des voies de passage.
Les phéromones d’alarme chez le chat
Les phéromones d’alarme signalent un danger à un autre individu et sont déposées par les glandes anales et les glandes sudoripares des coussinets plantaires du chat.
Les comportements réactionnels indésirables chez le chat
Toute perturbation émotionnelle associée au territoire (déménagement, travaux, changement de place d’un meuble, modification des horaires de travail de son propriétaire…) peut entraîner des comportements réactionnels productifs chez le chat, interprétés comme des nuisances par l’Homme (marquage urinaire, comportement de griffades, morsures…) pouvant motiver des consultations de comportement.
La relation entre le chat et l’humain
Le comportement peut également s’envisager au travers de la relation qui existe entre le chat et l’humain. Le comportement de l’un ou l’autre des protagonistes étant lié à la manière dont la communication se réalise entre eux.
Cette communication est-elle harmonieuse et structurante, ou au contraire, ambivalente et source d’anxiété ?
Le chat et l’humain peuvent, en effet, être qualifiés à ce titre, de “binôme communicant”.
Médecine des troubles du comportement chez le chat
Ainsi, comme nous venons de le dire, un trouble de la relation peut entraîner des troubles émotionnels chez le chat. Mais, ces troubles émotionnels peuvent avoir également d’autres origines que la relation elle-même (exemple : vieillissement cérébral, trouble hormonal…).
Définition de la médecine des troubles du comportement
On parle d’éthologie clinique ou de médecine des troubles du comportement. Le chat est alors considéré par le clinicien (vétérinaire comportementaliste) dans sa globalité, à la fois sur le plan organique, mais également dans sa dimension psychique.
La médecine vétérinaire comportementale englobe des disciplines aussi diverses que :
• La médecine interne.
• La neurophysiologie : étude du fonctionnement du système nerveux.
• La psychopharmacologie : étude des substances psychotropes, de leurs effets et de leur application en psychiatrie. Les psychotropes sont des substances chimiques agissant sur l’activités du système nerveux central en modifiant les perceptions, les sensations, l’état de conscience ou les comportements d’un individu.
• La psychopathologie étude des troubles psychologiques et comportementaux.
L’essor concomitant des neurosciences a par ailleurs considérablement contribué à faire avancer la médecine vétérinaire comportementale.
Quels sont les troubles du comportement chez le chat ?
Le chat, être sensible par essence, peut développer des troubles psychologiques semblables à l’humain, y compris des troubles psychiatriques avérés, tels que : les troubles de l’humeur, le syndrome dissociatif (le chat paraît déconnecté de la réalité).
Globalement devient pathologique, tout comportement qui ne permet plus au chat de s’adapter. Ainsi, dans ce contexte, des états pathologiques élémentaires, tels que, la phobie, l’anxiété ou la dépression risquent d’émerger. Leur apparition nécessite un diagnostic et une prise en charge précoces par un vétérinaire comportementaliste.
À titre d’exemple, l’anxiété est susceptible d’évoluer en agressivité chez le chat. D’où l’importance de s’y intéresser de près, en matière de traitement, mais surtout de prévention.
Enfin, que soit rendu ici un hommage mérité aux pionniers de la médecine vétérinaire comportementale et à tous les vétérinaires comportementalistes qui prennent chaque jour en charge, les souffrances de l’animal en entier.
Décryptage de certaines attitudes du chat
Un chat trop calme peut être un chat malade
Il est important de savoir que l’inhibition, le retrait, la prostration chez le chat sont souvent la manifestation d’une souffrance physique ou psychique. Cela est fondamental pour être à son écoute.
Un chat peut rechercher la compagnie sans les caresses
Certains chats, lorsqu’ils se rapprochent physiquement de leur maître, ne supportent pas d’être caressés, que ce soit peu ou prou, et recherchent seulement un endroit confortable pour s’installer.
Chez ces chats, la caresse (après un délai plus ou moins long) ou parfois toute tentative de caresse peut déclencher une réaction agressive avec morsure ou coup de griffe.
Une attitude adéquate consiste à savoir repérer ce moment (dilatation des pupilles, mouvement des oreilles vers l’arrière ou le côté) afin de rompre le contact avant l’attaque du chat.
En savoir plus : sur les mordillements et les morsures chez le chat.
Comportements du chat à une perturbation environnementale
Le chat qui est un être très sensible peut réagir émotionnellement à des modifications environnementales.
La malpropreté et le marquage urinaire
Lorsqu’un chat urine en dehors de sa litière, on parle de malpropreté urinaire.
Dans un premier temps, il faut s’assurer que le chat ne soit pas malade.
Afin d’éliminer une cause organique, un examen clinique par un vétérinaire est indispensable : par exemple, un chat qui fait pipi ailleurs que dans son bac à litière peut présenter une cystite en lien avec la présence de calculs dans la vessie.
Si une affection organique a été éliminée par le vétérinaire, il est nécessaire de chercher une autre cause.
Deux grands cas de figure se présentent alors et permettent d’orienter vers l’origine du problème :
• Le chat fait pipi pour marquer son territoire.
Il fait pipi en projetant un petit jet d’urine laissant une marque appelée spot urinaire, sur une paroi verticale (exemple : bas de la baie vitrée donnant sur le jardin), éventuellement en plusieurs endroits.
• Le chat fait pipi partout en s’accroupissant.
Il s’agit de mictions inappropriées car le chat n’utilise alors plus sa litière pour uriner ou que partiellement. La quantité d’urine émise est importante puisqu’elle a pour objectif la vidange de la vessie et le support choisi par votre chat est horizontal (exemple : couette de votre lit).
En savoir plus : sur la malpropreté et le marquage urinaire chez le chat.
Le marquage par griffades
Souvent mal acceptées par les propriétaires, les griffades appartiennent pourtant au répertoire comportemental normal du chat. Cependant ce comportement est considéré comme pathologique dans plusieurs cas :
Un comportement réactionnel chez le chat
Les griffades se manifestent en différents endroits lorsqu’il existe une déstabilisation émotionnelle du chat en réaction à une perturbation environnementale.
Lorsque les propriétaires déménagent, modifient l’emplacement des meubles, ou introduisent un nouvel individu, ils perturbent l’organisation du territoire du chat de la maison, en faisant disparaître ses repères apaisants et notamment les marques faciales que celui-ci a déposées sur les objets en se frottant.
Certains chats, déstabilisés, réagissent alors en griffant davantage. En général, ces chats ne griffaient pas initialement.
Un comportement favorisé par certaines circonstances
Certaines circonstances particulières peuvent également encourager le chat à griffer :
• Un espace trop grand que le chat ne parvient pas à organiser.
• Un espace avec une surpopulation féline (absence de zone d’isolement).
• Un endroit de trop grande circulation (transgressions territoriales répétées).
Des supports visibles sans lien avec les activités
Lorsque les griffades se situent anarchiquement, sans lien avec les activités préalablement citées (repos, élimination ou activités de capture) mais toujours sur des supports bien visibles (entrée, angles de canapé…), elles marquent à nouveau une déstabilisation émotionnelle du chat.
En savoir plus : sur les griffades chez le chat.
Consulter un vétérinaire comportementaliste pour son chat
Un trouble comportemental chez un chat relève d’une véritable démarche médicale dans la mesure où il est toujours nécessaire d’éliminer en priorité une cause organique à l’origine du problème. Par exemple, une otite ou un problème articulaire peuvent entraîner une douleur à l’origine d’un comportement agressif.
Après recueil de l’historique de votre chat et après son examen clinique et/ou d’éventuels examens complémentaires, seul un vétérinaire pourra établir un diagnostic et éliminer ou au contraire s’orienter vers une origine comportementale des symptômes présentés.
Les troubles comportementaux ont souvent une origine multifactorielle et une prise en charge précoce permet d’en améliorer le pronostic.
En outre, certains troubles émotionnels peuvent, dans certains cas, nécessiter la prescription de médicaments du seul domaine d’habilitation des vétérinaires, comportementalistes ou non. Il ne s’agit pas de droguer votre chat en induisant une camisole chimique mais de s’aider d’une “béquille” (complément alimentaire ou médicament) permettant de faciliter la mise en place d’une thérapie comportementale.
Ainsi, le vétérinaire comportementaliste, après diagnostic du problème dont souffre votre chat, mettra en place avec votre participation les éléments de thérapie nécessaires à l’amélioration du problème ou à sa guérison.
N’oubliez-pas que votre chat est avant tout un être sensible pétri d’émotions et perméable à tout ce qui l’entoure ! Dont en priorité vos propres émotions ☺
Faire appel à un professionnel reconnu par l’Ordre des Vétérinaires constitue sans aucun doute un gage indéniable de sérieux et de compétence.
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Sujets en lien avec le comportement chez le chat
- Dépression chez le chat
- La litière du chat
- Mon chat est anxieux
- Mon chat fait pipi partout
- Mon chat griffe partout
- Mon chat me mordille ou me mord
- Phobie chez le chat
- Troubles de l’humeur chez le chat
- Vieillissement cérébral chez le chat âgé
Protégez la santé de votre chat
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Vous vous posez une question sur le comportement du chat ?
N’hésitez pas à vous tourner vers votre vétérinaire ou un vétérinaire comportementaliste, les professionnels de la santé de votre chat 🐱
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort, titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste et cofondatrice du site Catedog.com
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