Mon chat est abattu, ne mange plus et semble fiévreux… Il a le ventre gonflé et paraît souffrir. Ces signes peuvent évoquer une péritonite infectieuse féline, une maladie grave et souvent fatale chez le chat.
Découvrez les conseils vétérinaires illustrés et en photos du Docteur Laurence Dillière-Lesseur sur la péritonite infectieuse féline (PIF), une maladie virale contagieuse chez le chat…
Qu’est-ce que la péritonite infectieuse féline (PIF) ?
La péritonite infectieuse féline, ou PIF, est une maladie infectieuse et contagieuse. Elle est causée par un Coronavirus félin intestinal ayant subi une mutation.
C’est-à-dire qu’au lieu de rester confiné dans l’intestin, le virus devient capable de se multiplier dans les cellules immunitaires et de se propager dans tout l’organisme.
Ce virus, spécifique au chat, provoque une infection grave qui touche principalement les jeunes chats ou ceux au système immunitaire affaibli.
Symptômes de la péritonite infectieuse féline
Après une période d’incubation de quelques semaines à quelques mois, le chat présente :
• Une perte d’appétit (anorexie).
• Une fièvre fluctuante.
• Une déshydratation progressive.
La PIF se manifeste sous deux formes : humide et sèche.
Forme humide de la PIF
Le virus provoque une accumulation de liquides (exsudats) dans les cavités internes :
• La plèvre (membrane entourant les poumons).
• Le péritoine (enveloppe séreuse enveloppant la cavité abdominale).
• Parfois le péricarde (membrane entourant le cœur).
Ces exsudats entraînent une péritonite (inflammation du péritoine) et/ou une pleurésie (inflammation de la plèvre).
Le liquide prélevé par le vétérinaire est typiquement visqueux et jaune citron.
Forme sèche de la PIF
Dans la forme sèche, le virus provoque la formation de granulomes inflammatoires (petites tumeurs) dans différents organes.
Les symptômes varient selon les organes atteints :
• Des troubles oculaires.
• Une atteinte hépatique et rénale.
• Une pneumonie.
• Une encéphalite (inflammation cérébrale).
Cette forme évolue souvent vers la mort du chat malgré les soins.
Diagnostic de la péritonite infectieuse féline
Le diagnostic repose sur des examens de laboratoire spécifiques à partir de prélèvements réalisés par le vétérinaire.
Une recherche parallèle du virus leucémogène félin (FeLV) est recommandée, car l’immunodépression* qu’il provoque favorise la PIF dans près d’un cas sur deux.
* Immunodépression : déficit des défenses naturelles de l’organisme.
Traitement de la péritonite infectieuse féline
Il n’existe aucun traitement curatif contre la PIF. Seule la ponction des épanchements dans la forme humide permet parfois une rémission temporaire.
Un traitement palliatif est instauré pour soulager l’animal :
• Des antibiotiques pour limiter les infections secondaires.
• Des anti-inflammatoires spécifiques pour réduire la douleur.
Prévention de la péritonite infectieuse féline
Aucun vaccin n’est actuellement efficace contre la PIF. La prévention repose donc sur :
• L’isolement des chats malades.
• Le dépistage des individus contacts.
• La désinfection rigoureuse de l’environnement (litières, cages, sols…).
Désinfection recommandée
Le virus étant sensible aux désinfectants, il est conseillé d’utiliser :
• Une solution d’eau de javel diluée à 1/30.
• Un désinfectant professionnel adapté à l’environnement félin, comme le désinfectant Plus Saniterpen qui est idéal pour désinfecter efficacement les pièces, sols, litières et accessoires en contact avec le chat.
Désinfectant Plus Saniterpen
Pronostic de la péritonite infectieuse féline
La PIF est une maladie grave et le pronostic reste sombre.
Le pronostic dépend de la forme (humide ou sèche), de l’âge du chat et de la rapidité du diagnostic.
Evolution générale
Après la contamination par le coronavirus félin, la plupart des chats ne développent aucune maladie grave.
Mais chez environ 5 à 10 % d’entre eux, le virus mute dans l’organisme et provoque la PIF. Une fois la maladie déclarée, l’évolution devient irréversible.
Progression de la maladie chez le chat
1. Phase initiale (quelques jours à quelques semaines)
Le chat commence à présenter :
• Une perte d’appétit.
• Une fatigue inhabituelle.
• Parfois une fièvre fluctuante (qui monte et descend sans raison apparente).
Ces signes sont souvent discrets et passent inaperçus.
2. Phase de dégradation (2 à 3 semaines)
Les symptômes s’aggravent progressivement :
• Un amaigrissement.
• Une déshydratation.
• Un poil terne.
• Un abattement marqué.
• Un ventre gonflé (dans la forme humide).
Le chat devient de plus en plus apathique, bouge peu, dort davantage et peut présenter une gêne respiratoire si du liquide s’accumule dans la poitrine.
3. Phase terminale (quelques jours à 2 semaines)
La maladie progresse rapidement vers :
• Un affaiblissement général sévère.
• Une fièvre persistante.
• Des troubles neurologiques (désorientation, perte d’équilibre, tremblements).
• Parfois des atteintes oculaires (inflammation, changements de couleur de l’iris).
A ce stade, le chat ne s’alimente plus, reste prostré et son état devient critique.
Le décès survient généralement en 2 à 5 semaines après l’apparition des premiers signes évidents, quelle que soit la forme de la PIF.
Prise en charge et accompagnement
Il n’existe pas de traitement curatif, mais le vétérinaire peut mettre en place un suivi palliatif permettant de :
• Soulager la douleur.
• Limiter les infections secondaires.
• Maintenir le confort de vie (hydratation, chaleur, appétence alimentaire).
Certains traitements antiviraux expérimentaux (notamment à base de GS-441524, dérivé du Remdesivir) montrent des résultats prometteurs à l’étranger, mais ne sont pas encore autorisés en France.
Euthanasie et accompagnement du chat atteint de PIF
Lorsque la maladie atteint un stade avancé et que la souffrance du chat ne peut plus être soulagée, la question de l’euthanasie peut se poser, dans un souci de bien-être et de dignité animale.
Cette décision est toujours difficile, mais elle peut représenter un dernier geste d’amour envers son compagnon.
Quand envisager l’euthanasie ?
L’euthanasie peut être envisagée lorsque le chat :
• Ne s’alimente plus et ne s’hydrate plus.
• Présente une douleur constante, malgré les soins.
• Souffre d’une détresse respiratoire importante (liée à un épanchement thoracique).
• Montre une grande apathie ou ne manifeste plus d’intérêt pour son environnement.
• Développe des troubles neurologiques sévères (convulsions, désorientation, paralysie).
A ce stade, la maladie est en phase terminale et aucun traitement ne permet plus de stabiliser l’animal. L’euthanasie devient alors un acte de compassion, destiné à abréger la souffrance et à offrir une fin paisible.
Une décision à accompagner avec le vétérinaire
La décision doit toujours être prise en concertation avec le vétérinaire, qui évaluera :
• Le niveau de douleur.
• La réponse au traitement palliatif.
• Le pronostic à très court terme.
Le rôle du vétérinaire est d’accompagner le propriétaire avec écoute et bienveillance, en l’aidant à déterminer le moment le plus juste pour intervenir.
Une démarche d’amour et de respect
L’euthanasie, lorsqu’elle devient inévitable, est avant tout une démarche d’amour et de respect. Elle permet d’éviter une fin de vie douloureuse et de préserver la dignité du chat.
Le vétérinaire expliquera le déroulement de la procédure, réalisée avec douceur et sans souffrance :
1 • Une sédation légère pour endormir paisiblement le chat.
2 • Suivie d’une injection indolore qui provoque l’arrêt du cœur.
Cette étape, bien que douloureuse pour le maître, offre à l’animal un apaisement total, dans le calme et la tendresse.
La loi concernant la péritonite infectieuse féline
La PIF est inscrite sur la liste des vices rédhibitoires* (loi du 22 juin 1989).
Le diagnostic de suspicion doit être établi dans les 21 jours suivant la livraison du chat, et une action en justice peut être engagée dans les 30 jours.
Seule la maladie avérée (et non la simple séropositivité au Coronavirus) est concernée par cette loi, contrairement au FeLV ou au FIV.
* Vice rédhibitoire : maladie grave cachée que peut avoir un chat avant sa vente, même si elle n’est pas encore visible au moment de l’achat. Si l’animal est atteint d’un vice, l’acheteur peut faire annuler la vente ou demander un remboursement, à condition qu’un vétérinaire confirme la maladie dans un délai fixé par la loi.
Foire aux questions sur la péritonite infectieuse féline
La PIF est-elle contagieuse entre chats ?
Oui. Le virus se transmet par contact direct ou via les selles, la salive ou la litière.
La PIF est-elle transmissible à l’homme ?
Non. Le virus est spécifique aux félins et ne présente aucun risque pour l’être humain.
Peut-on guérir une péritonite infectieuse féline ?
Malheureusement, non. Les traitements actuels ne permettent que d’améliorer temporairement le confort de vie du chat.
Comment éviter la PIF dans un élevage ou une chatterie ?
Une hygiène stricte, le dépistage et l’isolement rapide des individus infectés réduisent les risques de propagation.
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Références
Auteur de l’article
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste.
Cofondatrice du site Catedog.com.
Sources de l’article
• Moraillon R., Legeay Y., Boussarie D. et Sénécat O. Dictionnaire pratique de thérapeutique chien, chat et NAC. Editions Masson 2010.
• Hébert F. et Bulliot C. Guide pratique de médecine interne chien, chat, NAC.Editions Med’Com, 2010.
• Hernandez J. Médecine interne féline. Editions Med’Com, 2015.
Auteur des illustrations
Vincent Lesseur, web designer, graphiste, illustrateur
Cofondateur du site Catedog.com.
Auteurs des photos
• Vincent Lesseur
• @Shutterstock



