CONSEILS VÉTÉRINAIRES ILLUSTRÉS CHAT ET CHIEN

Dr Laurence Dillière Lesseur

VÉTÉRINAIRE COMPORTEMENTALISTE

Gingivostomatite du chat : symptômes, traitement

Symptômes et traitement de la gingivostomatite chez le chat
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Mon chat salive beaucoup ! Mon chat saigne de la bouche !  Mon chat ne mange plus ! Quel est le traitement pour une gingivostomatite ?

Découvrez les conseils vétérinaires illustrés du Docteur Laurence Dillière-Lesseur sur la gingivostomatite, une affection de la bouche chez le chat…

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Définition de la gingivostomatite chez le chat

une maladie à part entière

La gingivostomatite chez le chat est une maladie à part entière plus spécifiquement dénommée : complexe gingivostomatite chronique féline (ou CGSCF).

Cette affection englobe non seulement une inflammation des gencives mais également une inflammation de l’ensemble des muqueuses de la cavité buccale du chat. De manière générale, elle correspond à l’ensemble des affections de la bouche du chat se manifestant par une inflammation chronique d’une ou plusieurs régions de celle-ci à des stades plus ou moins avancés.

Les causes de la gingivostomatite

Différentes causes peuvent expliquer l’apparition de la gingivostomatite chronique :

Le complexe gingivostomatite chronique féline (ou CGSCF) est également dénommé stomatite granulomateuse ou stomatite lympho-plasmocytaire du chat. Cette appellation signifie que la gingivo-stomatite est liée à une réaction inadaptée du système immunitaire face aux agressions diverses de la cavité buccale. En effet, la bouche réagit alors anormalement au contact d’antigènes étrangers tels que les bactéries ou les aliments.

Les agents responsables de cette affection sont principalement les infections dentaires et plus spécifiquement les virus tels que le calicivirus (FCV) et l’herpèsvirus ( HV1) félins, le calicivirus félin étant majoritairement identifié dans cette maladie. Ce dernier est par ailleurs, systématiquement présent lors d’atteinte postérieure de la cavité buccale. Le pronostic est alors plus réservé.

On dénombre également d’autres causes de gingivostomatite chronique comme des maladies générales responsables de surinfection buccale, telles que le diabète ou l’insuffisance rénale chronique.

Il n’existe pas de corrélation directe avec la leucose (infection par le virus Felv) ou le sida (infection par le virus Fiv) du chat. Néanmoins, le vétérinaire proposera toujours de réaliser un test Felv-Fiv afin de vérifier que la gingivo-stomatite ne soit pas apparue secondairement à la baisse des défenses immunitaires induite par l’un ou l’autre de ces rétrovirus.

Enfin, il existe une prédisposition raciale au développement de la gingivostomatite chronique chez le chat. L’Abyssin, le Persan ou encore le Main Coon sont principalement atteints par cette affection.


Symptômes de la gingivostomatite chronique chez le chat

Des symptômes généraux

La gingivostomatite chronique est très généralement accompagnée de signes généraux :

• Une douleur, de l’hypersalivation et une mauvaise haleine (appelée halitose).

• Un appétit capricieux, voire de l’anorexie entrainant un amaigrissement.

• Une hypertrophie, c’est-à-dire une augmentation de volume, des noeuds lymphatiques mandibulaires qui se trouvent sous le cou en arrière de la gorge.

Des symptômes locaux

Par ailleurs, la cavité buccale montre des lésions bien particulières :

Des gencives

Les gencives sont rouges du fait de l’inflammation (gingivite) et peuvent présenter des ulcérations (elles sont creusées).

Des muqueuses des joues

Les muqueuses des joues sont enflammées et peuvent présenter des lésions ulcéro-prolifératives, c’est-à-dire des ulcérations (lésions creuses) aux côtés de proliférations anarchiques (apparition de muqueuse là où il ne devrait pas y en avoir). On parle de bucco-stomatite.

Des muqueuses latérales du fond de la cavité buccale

On observe, de part et d’autre du fond de la gorge, une inflammation des muqueuses ainsi que des lésions ulcéro-prolifératives. On parle de stomatite caudale.

Autres symptômes éventuels

Eventuellement, des résorptions dentaires ainsi qu’une parodontite (destruction des structures de soutien des dents) plus ou moins présente à différents degrés.

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Traitement de la gingivostomatite chronique chez le chat

Le traitement de la gingivostomatite chronique du chat a pour principal objectif de réguler la façon dont réagit le système immunitaire au niveau de la cavité buccale, notamment en combattant les agents responsables de l’inflammation chronique de la bouche, en particulier les infections bactériennes d’origine dentaire. Il a également pour but de diminuer la formation de la plaque dentaire, de contrôler le cercle vicieux de l’inflammation et de gérer la douleur.

La difficulté à traiter cette affection complexe tient au fait que les mécanismes précis qui président à son installation ne sont pas précisément élucidés. Ainsi des échecs de traitement peuvent être rencontrés. Le fait que cette maladie soit liée non pas à une seule mais plusieurs causes oblige également à envisager son traitement sous plusieurs angles d’attaque.

Différentes options de traitement sont possibles :

• Un traitement chirurgical par extraction dentaire.

• Un traitement médical par voie générale.

• Un traitement hygiénique local.

Un traitement chirurgical par extraction dentaire

Dans la majorité des cas, le seul traitement médical à base d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires (corticostéroïdes) n’entraine souvent qu’une amélioration provisoire et de plus, nécessite une reconduite permanente des traitements.

C’est pourquoi un traitement chirurgical consistant en l’extraction de une ou plusieurs dents précises sous anesthésie générale doit être systématiquement proposé par le vétérinaire. Il s’agit de la première étape de traitement indispensable pour tenter de contrer l’installation de l’état inflammatoire chronique. En effet, les dents, support de la plaque dentaire, se comportent comme des foyers infectieux de première ligne, susceptibles de nuire à la façon dont va réagir le système immunitaire au niveau de la bouche.

En pratique, on retire les dents qui se situent en regard des lésions de gingivite (régions buccales où la gencive est enflammée) et de stomatite (régions buccales où la muqueuse est enflammée) ainsi que les dents abîmées (dont la substance dentaire est en voie de destruction). Un traitement antibiotique est systématiquement initié dans la foulée.

Dans de nombreux cas, cela permet une amélioration notable bénéficiant au confort du chat. Ce dernier redevient plus vif et retrouve un meilleur appétit. Certains chats parviennent même à guérir de cette affection.

Un traitement médical par voie générale

Contrôler l’infection et l’inflammation

Cependant le traitement chirurgical se révèle parfois insuffisant, auquel cas, le recours à moyen et long terme des antibiotiques et anti-inflammatoires (corticostéroïdes) s’avère nécessaire. Il est alors de conseillé de procéder régulièrement à des contrôles sanguins des paramètres biochimiques, notamment  en raison des effets secondaires des corticostéroïdes qui, plutôt bien tolérés chez le chat, peuvent tout de même être néfastes à long terme, en particulier sur la fonction rénale.

Bien entendu, un détartrage et un polissage des dents non extraites sera effectué en parallèle à (aux) l’extraction(s) dentaire(s) sous anesthésie générale à l’aide d’un appareil à ultra-sons et d’instruments de dentisterie.

Réguler les défenses immunitaires

Lorsque la présence du calicivirus est mise en évidence (prélèvement à l’aide d’une cytobrosse sur une lésion ulcérée), un traitement à base de polymères d’acides gras (ara alpha 3000 selon un protocole établi par le vétérinaire) qui stimule le système immunitaire du chat peut être associé. Ce dernier devient ainsi plus apte à combattre le virus. Le traitement à base d’ara alpha 3000 possède pour actions conjointes d’agir sur la douleur ainsi que sur l’inflammation. De plus, l’action anti-inflammatoire est de longue durée sans les effets secondaires des corticostéroïdes.

Lorsque la maladie ne s’améliore pas malgré des soins locaux d’hygiène bucco-dentaire et des extractions dentaires correctement réalisés ainsi qu’un traitement de fond bien administré, il est possible d’administrer des agents antiviraux à base d’interféron oméga félin ou d’AZT afin de lutter contre le calicivirus, selon un protocole établi par le vétérinaire.

Un traitement hygiénique local

Un traitement hygiénique favorisant un nettoyage naturel des dents pourra se réaliser grâce à différents produits :

• Une alimentation spécifique pour les dents

• Un brossage des dents avec une brosse à dents

• Une poudre à mélanger aux croquettes

• Un comprimé à croquer

• Une solution à diluer dans l’eau

• Des bâtons de matatabi à mâcher

L’alimentation spécifique pour les dents

Les croquettes, plus grosses que les croquettes habituelles, sont constituées de sorte qu’elles résistent à l’effritement : les croquettes enveloppent complètement les dents du chat avant de se briser. Par l’orientation de leurs fibres, elles freinent le dépôt de la plaque dentaire, grâce à l’action de la mastication.

L’aliment Dental Feline de Royal Canin est un aliment thérapeutique pour les chats prédisposés aux abcès dentaires, aux gingivites et au développement de tartre. Il contribue à maintenir une bonne hygiène bucco-dentaire et permet un entretien quotidien des dents et des gencives. Il évite la mauvaise haleine et lutte efficacement contre la formation du tartre et de la plaque dentaire chez le chat.

Cependant les croquettes sont à éviter en période de crise car la douleur peut gêner la mastication. Durant cette période, on proposera plutôt une alimentation humide.

Le brossage des dents avec une brosse à dents et du dentifrice félin

Le brossage des dents du chat peut être effectué avec une brosse à dents souple ou bien d’un doigtier et du dentifrice spécial chat appétent. Attention ! N’utilisez jamais de dentifrice pour humain sachant que celui-ci ne peut pas être avalé par le chat. Utilisez le dentifrice Bucogel spécialement conçu pour que le chat puisse l’avaler sans risque de troubles digestifs ou d’intoxication.

Le brossage des dents doit être réalisé délicatement. Cela est impératif pour ne pas stresser votre chat ni lui faire mal. Il est recommandé d’y aller progressivement en utilisant le doigtier lors des premiers brossages. Lorsque le chat se sera habitué au dentifrice et à être manipulé, la brosse à dents pourra être utilisée.

L’idéal est également de commencer à habituer votre chat à l’usage de la brosse à dent dès son jeune âge car il n’est pas aisé de brosser les dents d’un chat qui n’a pas été habitué petit. C’est l’entraînement répété du chat dès son plus jeune âge, associé à l’usage de la récompense (friandise) lorsque celui-ci se laisse bien faire, qui permet de maintenir un brossage régulier des dents à l’âge adulte. Les chats n’aiment pas particulièrement être manipulés au niveau de la cavité buccale.

La poudre à mélanger aux croquettes

La poudre orale Plaque Off de Prozym à mélanger au croquettes permet de limiter la formation d’abcès dentaires, du tartre, de la plaque dentaire et d’aider à éliminer la mauvaise haleine chez le chat.

La poudre passe dans le sang du chat et modifie le ph et la composition de la salive en atteignant les glandes salivaires. Elle est à administrer une fois par jour en continu.

Le comprimé à croquer

Les comprimés Plaque Off Croq de Prozym sont des comprimés appétents à base de chlorhexidine et de fluor. Le fluor permet de renforcer les dents tandis que la chlorhexidine inhibe la prolifération des bactéries dans la cavité buccale, prévient l’abcès dentaire, la gingivite et réduit la formation de tartre chez le chat.

La solution à diluer dans l’eau

La Solution de Prozym est à mélanger à l’eau de boisson. Elle contient un agent qui élimine le biofilm produit par les bactéries de la cavité buccale permettant ainsi de prévenir l’abcès dentaire, la gingivite et lutter contre la plaque dentaire, le tartre et la mauvaise haleine chez le chat. Elle favorise également l’équilibre de la flore bactérienne de la cavité buccale.

Les bâtons de matatabi à mâcher

Et pourquoi ne pas permettre à votre chat de s’amuser tout en nettoyant ses dents naturellement avec des bâtons de matatabi !

Le matatabi est un produit 100% naturel, sans additifs ni conservateurs, qui attire irrésistiblement les chats et provoque sur eux un effet euphorisant. Il stimule ainsi l’instinct de joueur du chat, lui donnant l’envi de le lécher, le mâcher ou se frotter dessus. En le mâchant, il va également permettre de freiner le dépôt de la plaque dentaire, grâce à l’action de la mastication.

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Références

Auteur de l’article

Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste

Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.

Titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste.

Cofondatrice du site Catedog.com.

Sources de l’article

• R. Moraillon, Y. Legeay, D. Boussarie et O. Sénécat. Dictionnaire Pratique de Thérapeutique Chien, Chat et NAC. Editions Masson 2010.

• Collados S. J. Atlas Illustré Des Maladies Bucco-Dentaires Chien, Chat et Animaux Exotiques. Editions Elsevier Masson, 2013.

• https://www.royalcanin.com.

Auteur des photos et de l’illustration

Vincent Lesseur, web designer, graphiste, illustrateur

Cofondateur du site Catedog.com.

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