Mon chien tousse ! Mon chien a le nez et lez yeux qui coulent ! Mon chien n’a plus d’appétit et a de la fièvre ! Ces différents symptômes peuvent être le signe d’une toux du chenil…

Découvrez nos conseils vétérinaires illustrés et des réponses aux questions que vous vous posez sur la toux de chenil, une affection de l’appareil respiratoire chez le chien…

Définition de la toux du chenil chez le chien

La toux du chenil est une maladie hautement contagieuse, transmise principalement par voie aérienne. Egalement connue sous le nom de trachéo–bronchite infectieuse (inflammation simultanée de la trachée et des bronches) canine, c’est une affection respiratoire fréquente chez les chiens.

Cause de la maladie

La toux du chenil est causée par un ensemble de virus et de bactéries qui affectent les voies respiratoires supérieures :

• Le pharynx : carrefour entre les voies respiratoires et digestives.

• La trachée : canal faisant communiquer le larynx et les bronches, permettant le passage de l’air.

• Les bronches : conduits transportant l’air de la trachée vers les poumons.

Bien que souvent bénigne, cette maladie peut être préoccupante, notamment chez les chiots, les chiens âgés ou ceux ayant un système immunitaire affaibli.

Agents pathogènes responsables

Parmi les agents pathogènes responsables, les plus courants sont :

• Le virus parainfluenza canin : une des principales causes virales.

• La bactérie Bordetella bronchiseptica : un agent bactérien fréquemment impliqué, souvent en combinaison avec d’autres infections virales.

• Le virus de l’herpès canin et l’adénovirus canin de type 2 : moins fréquents mais possibles.

Ces agents pathogènes se propagent facilement dans des environnements où de nombreux chiens sont rassemblés, comme les chenils (d’où son appellation « toux du chenil »), les pensions, les parcs canins et les expositions canines. Mais la maladie peut atteindre également isolément des chiens qui ont été eux-mêmes en contact avec un chien malade. La transmission se fait via des gouttelettes respiratoires, des objets contaminés ou un contact direct entre chiens.

Symptômes de la toux du chenil chez le chien

Symptôme principal

Le symptôme principal de la toux du chenil est une toux sèche et rauque, souvent décrite comme ressemblant à un bruit de « klaxon » ou de « quinte », comme si le chien essayait de cracher quelque chose.

Symptômes secondaires

Les autres signes cliniques peuvent inclure :

• Une fièvre modérée (la température normale d’un chien se situe entre 38°C et 39°C).

• Une inflammation des yeux : conjonctivite.

• Un écoulement nasal clair ou purulent.

• Une inflammation des mygdales.

• Des épisodes de régurgitation ou de vomissements dus à l’irritation de la gorge.

• Une perte d’appétit et une léthargie dans les cas plus graves.

Dans la majorité des cas, les symptômes apparaissent 3 à 10 jours après l’exposition et persistent entre 1 et 3 semaines. Toutefois, des complications comme une pneumonie exsudative peuvent survenir chez les chiens vulnérables : une infection des poumons accompagnée du suintement d’un liquide.

La mortalité atteint 20% des chiens malades.

Diagnostic de la toux de chenil chez le chien

Les éléments du diagnostic

Le vétérinaire établit son diagnostic en fonction de plusieurs éléments :

• Le contexte ayant précédé les symptômes : rencontre avec un chien « tousseur », séjour en chenil ou en pension.

• Les symptômes présentés par le chien.

• L’examen clinique du vétérinaire.

• Les examens de laboratoire.

La toux de chenil chez un chien isolé

Concernant l’atteinte d’un chien isolé, l’examen clinique doit permettre d’éliminer les autres troubles à l’origine d’un écoulement nasal bilatéral (une rhinite* allergique entre autre).

La toux de chenil dans un groupe de chiens

Concernant l’atteinte d’un effectif de chiens (élevages, pensions), étant donné la contagiosité de la toux de chenil, les agents responsables peuvent être recherchés, grâce à des examens de laboratoire, dans l’objectif de proposer une prévention adaptée.

* Rhinite : irritation et inflammation des muqueuses de la cavité nasale entrainant un écoulement au niveau du nez d’abord liquide et clair puis éventuellement épais et purulent en cas d’infection, associé à des éternuements.

Traitement de la toux de chenil chez le chien

Quel type de traitement

Le vétérinaire traitera le chien en administrant des antibiotiques adaptés par voie injectable qu’il relaiera par des comprimés.

Il peut également être amené à injecter des anti-inflammatoires spécifiques, des antitussifs ou des expectorants selon la phase de l’infection.

Un traitement aérosol peut être proposé afin d’optimiser les chances de guérison.

En parallèle, il est recommandé de réduire l’activité physique pour prévenir l’aggravation des symptômes et d’hydrater le chien afin d’éviter la déshydratation.

Des spécialités à action respiratoire peuvent également être prescrites par le vétérinaire en fonction des besoins, soit :

• Un antitussif : un médicament prescrit contre les toux sèches et d’irritation.

• Un expectorant : un médicament qui fluidifie le mucus pour en faciliter l’expulsion lors de la toux.

• Un bronchodilatateur : un médicament destiné à augmenter la calibre des broches en relâchant les fibres musculaires des bronches.

Quelle durée de traitement

Le traitement est long et dure au minimum 10 jours. Celui-ci peut atteindre une durée de 3 semaines, d’autant plus que l’infection a duré.

Dans les cas graves ou compliqués, une hospitalisation peut être nécessaire pour administrer des soins intensifs.

Prévention de la toux de chenil chez le chien

La prévention repose principalement sur des mesures d’hygiène stricte et la vaccination du chien.

Une prévention hygiénique

La prévention hygiénique est fondamentale dans les élevages où les normes sanitaires doivent être impérativement respectées : le volume, l’hygrométrie, l’aération et la protection thermique des locaux, le nettoyage régulier des surfaces, des jouets et des gamelles.

Le respect d’un vide sanitaire permettant la désinfection régulière des locaux avec du formol ainsi que la mise en quarantaine des animaux malades contribuent à la raréfaction de la maladie.

Il est également recommandé de limiter les interactions avec d’autres chiens lorsque des épidémies sont signalées.

Une prévention médicale

La prévention médicale utilise des vaccins spécifiques. Une des deux formes vaccinales commercialisées s’injecte sous la peau du chien (comme c’est le cas pour les autres maladies infectieuses), l’autre s’injecte par voie nasale.

Bien que non efficace à 100 %, la vaccination permet d’atténuer considérablement la maladie en cas de contamination, en en diminuant notamment la durée des symptômes.

Votre chien peut être vacciné dès l’âge de 4 à 6 semaines. Cela dépendra si la mère était elle-même ou non vaccinée, et du risque auquel est exposé votre animal.

N’hésitez-pas à demander conseil à votre vétérinaire !