Les thèmes abordés
- Définition de la tumeur chez le chien
- La tumeur bénigne chez le chien
- La tumeur maligne chez le chien
- Comment savoir si une tumeur est maligne ou bénigne
- Principales tumeurs malignes chez le chien
- Symptômes d'une tumeur chez le chien
- Traitement des tumeurs chez le chien
- Pronostic des tumeurs chez le chien
- Prédisposition génétique pour les tumeurs
- Comment prévenir le cancer chez le chien
- Dénomination des tumeurs chez le chien
- Alimentation du chien atteint d'un cancer
Une tumeur et ses vaisseaux sanguins
Quelle est la différence entre une tumeur bénigne et une tumeur maligne ? Les tumeurs sont-elles toutes cancéreuses chez le chien ? Comment savoir si mon chien a un cancer ? Qu’appelle-ton métastase chez le chien ? Combien de temps peut vivre un chien avec une tumeur ?
Le diagnostique d’une tumeur chez un chien peut être extrêmement anxiogène pour le maître. Mais attention ! Contrairement à certaines idées reçues, toutes les tumeurs chez le chien ne sont pas des cancers et ne sont pas mortelles. La plupart du temps, il s’agit de tumeurs bénignes, non cancéreuses et donc sans gravité pour le chien.
Découvrez les conseils vétérinaires illustrés et en photos du Docteur Laurence Dillière-Lesseur sur les tumeurs malignes et bénignes, le cancer et les métastases chez le chien…
Définition de la tumeur chez le chien
Une tumeur chez le chien, encore appelée néoplasie, désigne l’apparition d’une nouvelle formation tissulaire au sein d’un tissu normal, suite à un dérèglement de la multiplication cellulaire. Ce nouveau tissu forme une masse de tissus qui peut être solide ou remplie de liquide.
Une tumeur n’est pas forcément cancéreuse. Le terme « tumeur » est employé d’une façon générique pour désigner l’apparition d’une sorte de boule ou de gonflement. La tumeur peut aussi être appelée « masse » ou « nodule » en fonction de sa grosseur.
Découvrez comment se forme une tumeur chez le chien dans notre illustration
1 • Le corps est composé de cellules qui forment les tissus constituant les organes.
2 • Les cellules se dédoublent pour remplacer les cellules défaillantes.
3 • Mais une cellule défaillante peut refuser de se faire remplacer et se multiplie…
4 • De manière anarchique pour former une tumeur.
On distingue trois types de tumeurs :
• Bénigne : il s’agit d’une tumeur non cancéreuse, qui ne se propage pas et qui restera dans sa forme actuelle. Elle est donc sans gravité pour le chien.
• Pré-maligne : c’est une tumeur qui n’est pas encore cancéreuse mais qui semble développer les propriétés d’un cancer.
• Maligne : la tumeur maligne est une tumeur cancéreuse qui peut grandir, se propager et engager le pronostic vital du chien.
La tumeur bénigne chez le chien
Définition d’une tumeur bénigne
La tumeur bénigne est constituée de cellules qui se développent de façon localisée à partir d’un tissu. Elle n’envahit pas les tissus voisins et n’engendre pas de métastases, c’est-à-dire que les cellules qui la composent ne se propagent pas à d’autres parties du corps.
La tumeur bénigne est bien délimitée et a un développement lent. Elle est rarement problématique sauf si son volume augmente entrainant la compression d’un tissu voisin ou si elle se développe au sein d’un organe vital.
Certaines tumeurs peuvent également exercer une pression sur les nerfs ou les vaisseaux sanguins, provoquant ainsi des douleurs ou d’autres effets indésirables.
Découvrez quatre exemples de localisation de tumeurs bénignes chez le chien dans notre illustration
Exemples de tumeurs non problématiques
1 • Tumeur bénigne se développant de façon localisée dans les tissus de la paroi de l’intestin.
2 • Tumeur bénigne se développant de façon localisée dans les tissus de la paroi de la vessie.
Exemples de tumeurs problèmatiques
3 • Tumeur bénigne se développant dans le tissu graisseux abdominal et comprimant l’intestin.
4 • Tumeur bénigne se développant au sein de l’intestin et créant une occlusion intestinale.
Après son retrait chirurgical, la tumeur bénigne ne réapparait pas : on dit qu’il y a absence de récidive.
De manière exceptionnelle, elle peut se transformer en tumeur maligne chez le chien.
Tumeur bénigne (lipome) se développant dans le tissu graisseux du sternum chez un chien Labrador Retriever
La tumeur maligne chez le chien
Définition d’une tumeur maligne
La tumeur maligne est constituée de cellules cancéreuses qui se développent également à partir d’un tissu mais de manière anarchique, incontrôlée et illimitée. Ces cellules malignes proviennent d’une cellule défaillante qui a connu plusieurs mutations, pour devenir cancéreuse.
La tumeur maligne est généralement mal délimitée et son développement est plus rapide.
La première tumeur prenant naissance dans l’organisme est appelée tumeur primitive. Ses cellules cancéreuses envahissent toute la région, détruisent les tissus et infiltrent les organes avoisinants. Elles se propagent également à d’autres parties du corps, en circulant dans le sang, pour former une ou plusieurs nouvelles tumeurs : on parle alors de métastase(s), ou de tumeur(s) secondaire(s).
Chaque métastase va ensuite agir, à son tour, de la même façon que la tumeur primitive et former elle aussi une ou plusieurs nouvelles métastases.
Les tumeurs malignes ont tendance à réapparaître après retrait chirurgical par le vétérinaire : il y a dont un risque de récidive.
Découvrez comment se forme une métastase chez le chien dans notre illustration
1 • Une tumeur cancéreuse se forme sur un organe près d’un vaisseau sanguin.
2 • La tumeur attire de nouveaux vaisseaux qui vont la nourrir afin d’assurer sa croissance.
3 • Mais ces vaisseaux permettent à des cellules appartenant à la tumeur, de se déplacer.
4 • Elles vont envahir un autre organe à leur tour et créer une nouvelle tumeur : une métastase.
Les différents stades du cancer
Il existe différents degrés d’extension, appelés « stades » dans l’évolution d’un cancer :
• Stade 1 : la tumeur est unique et de petite taille.
• Stade 2 : la tumeur devient localement plus volumineuse.
• Stade 3 : la tumeur se propage et envahit les ganglions lymphatiques ou les tissus avoisinants.
• Stade 4 : la tumeur dissémine des cellules cancéreuses dans les vaisseaux sanguins : il y a formation d’une ou plusieurs métastases dans d’autres organes à distance de la tumeur primitive.
Le grade du cancer chez le chien
Lors d’un diagnostic de cancer, un prélèvement de tumeur est prélevé et examiné au microscope afin de confirmer sa malignité mais aussi de déterminer son grade.
La ressemblance des cellules cancéreuses est plus ou moins fidèle au tissu d’origine. Ce niveau de ressemblance définit la différenciation de la tumeur et détermine son grade.
Une tumeur est dite « bien différenciée » si sa ressemblance est très proche du tissu d’origine. A l’inverse, une tumeur est dite « peut différenciée » ou « indifférenciée » si sa ressemblance est très différente du tissu d’origine.
Plus la ressemblance est proche du tissu d’origine, plus le grade est bas : plus la tumeur évolue localement et lentement et présente moins de risque de métastaser dans d’autres organes.
Plus la ressemblance est différente du tissu d’origine, plus le grade est élevé : plus la tumeur se développe rapidement et risque de métastaser plus vite dans l’organisme.
Selon le grading de Patnaik, il existe 3 grades histologiques notés de I à III et déterminant l’agressivité de la tumeur maligne.
Métastases cutanées sur l’ensemble du corps d’un chien Shar Peï
Métastases cutanées sur la tête (à gauche) et sur la patte arrière du même chien (à droite)
Attention ! Toutes les tumeurs malignes ne sont pas mortelles pour le chien
• Tout dépend du grade des cellules qui les constituent, de leur degré d’extension et de la précocité du traitement. Plus la tumeur sera détectée tôt, plus le chien aura des chances de s’en sortir.
• Certaines tumeurs se propagent plus rarement ou tardivement à d’autres organes mais sont surtout agressives localement. Le risque de métastases est alors plus faible. C’est le cas du friborscarme par exemple, une tumeur cancéreuse se développant dans les tissus avoisinants.
Comment savoir si une tumeur est maligne ou bénigne
Une analyse histopathologique est nécessaire afin de connaître la nature de la tumeur. Celle-ci peut se faire soit par cyto-ponction soit par biopsie.
La cyto-ponction
La cyto-ponction consiste à prélever des cellules tumorales en les aspirant au moyen d’une aiguille montée sur une seringue. L’intervention se fait, soit en ponctionnant directement dans une masse cutanée soit sous échographie lorsqu’il s’agit d’un organe interne.
Cyto-ponction effectuée sur un chien par un vétérinaire en vue d’une analyse histologique
Cyto-ponction échoguidée (guidée par l’échographie) chez un chien, en vue d’une analyse histologique
La biopsie
La biopsie consiste à prélever un fragment de tissu ou d’organe sous anesthésie générale. Cette intervention est réalisée :
• Soit au moyen d’un trocart : une ponction est effectuée grâce à une tige métallique cylindrique, coulissant à l’intérieur d’un tube.
• Soit chirurgicalement : un morceau de tissu est prélevé au moyen d’un bistouri.
• Soit par endoscopie : le vétérinaire passe par les voies naturelles (tube digestif, trachée, vessie…) du chien à l’aide d’un endocsope (un instrument flexible muni d’une source de lumière) et prélève un échantillon de tissu grâce à une pince.
La biopsie peut être réalisée en même temps qu’une intervention chirurgicale pour retirer la tumeur.
Suite à la cyto-ponction ou la biopsie, le prélèvement récupéré est ensuite analysé et examiné au microscope dans un laboratoire d’histologie afin de déterminer si la tumeur est cancéreuse ou non. En cas de tumeur maligne, l’histologie permet de préciser son type (carcinome, adénome…) et son degré de gravité : son grade (agressivité et développement plus ou moins rapide de la tumeur) et son stade (avancée du cancer dans l’organisme et présence ou non de métastases).
Si la cytoponction est pratiquement indolore et ne nécessite pas d’endormir le chien, celle-ci ne permet cependant pas d’établir un diagnostic formel à la différence de la biopsie.
Le bilan d’extension
Lorsqu’une hypothèse cancéreuse est confirmée suite à l’analyse histopathologique, des examens médicaux sont ensuite effectués afin d’évaluer l’étendue du cancer et la présence ou non de métastases dans d’autres organes. Cela permet ainsi d’opter pour la prise en charge thérapeutique la mieux adaptée pour le chien. Ce bilan d’extension peut comprendre des analyses sanguines ainsi que des examens d’imagerie médicale comme l’échographie, la radiographie, le scanner ou l’IRM.
Radiographies thoraciques : normale chez un chien en bonne santé (à gauche) et avec présence de métastases pulmonaires chez un chien malade (à droite)
Principales tumeurs malignes chez le chien
Le lymphome
Le lymphome est le cancer le plus fréquent chez le chien (25% des tumeurs).
Il consiste en une prolifération tumorale de lymphocytes se propageant au sein du système lymphatique et de différents organes internes du chien : les ganglions ou noeuds lymphatiques (notre illustration du ganglion tumoral hypertrophié), le foie, la rate, l’estomac, l’intestin, les reins, les poumons, le système nerveux, le cœur, les yeux, la peau…
En savoir plus : sur le lymphome chez le chien.
Le mastocytome
Le mastocytome est une tumeur maligne, représentant 20% des tumeurs cutanées chez le chien.
Le mastocytome consiste en une prolifération tumorale des mastocytes, cellules essentiellement présentes dans les tissus conjonctifs.
Mastocytome du menton chez un chien
En savoir plus : sur le mastocytome chez le chien.
Les tumeurs de l’appareil génital du chien
Les tumeurs de l’appareil génital concernent le scrotum, le pénis, le fourreau et les testicules du chien.
La tumeur testiculaire est fréquente chez le chien.
En savoir plus : sur les tumeurs de l’appareil génital chez le chien.
La tumeur mammaire
La tumeur mammaire est très fréquente chez la chienne et est cancéreuse une fois sur deux.
La surveillance régulière ainsi que la palpation des mamelles permet la détection des tumeurs mammaires à un stade débutant. Une opération simple permet alors leur retrait.
L’analyse histologique s’avère nécessaire pour déterminer la nature cancéreuse ou non de la tumeur.
Tumeur mammaire chez une chienne
En savoir plus : sur la tumeur mammaire chez le chien.
La tumeur de l’os
La tumeur de l’os représente 2 à 4% des tumeurs chez le chien et est maligne dans 90% des cas.
La principale tumeur cancéreuse est l’ostéosarcome touchant essentiellement les os longs comme le fémur (80 à 90% des tumeurs osseuses).
En savoir plus : sur la tumeur de l’os chez le chien.
Symptômes d’une tumeur chez le chien
Comment suspecter un cancer chez son chien ?
Les signes devant alerter le maître sont les suivants :
• Une grosseur anormale dont la taille augmente régulièrement (au niveau du cou, sur l’abdomen…)
• Une plaie ne guérissant pas.
• Des saignements ou des écoulements par la bouche, les narines, la vessie, le vagin ou le rectum.
• Une odeur anormale de l’anus.
• Une mauvaise haleine.
• Des difficultés pour manger ou pour avaler.
• Des difficultés pour respirer, uriner ou déféquer.
• Un refus d’exercice, une perte d’énergie.
• Une perte d’appétit, un amaigrissement.
• Une boiterie persistante.
• Un (des) nodule(s) sur les mamelles.
• Une anomalie de la taille des testicules.
• Des convulsions, des crises d’épilepsie, un comportement obsessionnel, une perte des comportements appris, de l’agressivité.
Cas particuliers de cancers chez le chien
Il existe des cas pour lesquels le cancer ne se manifeste que tardivement : lorsqu’une grande partie de l’organe est envahie par la tumeur (rate) ou qu’une partie importante de l’organe ne fonctionne plus (foie, poumon, rein).
Traitement des tumeurs chez le chien
Suite au diagnostic qui aura permis de déterminer précisément la nature de la tumeur ainsi que son grade et son stade en cas de cancer, le vétérinaire vous exposera les différentes possibilités de traitement, leur coût, leurs contraintes et leurs effets secondaires…
Le vétérinaire dispose de trois outils pour traiter une tumeur chez le chien :
• La chirurgie.
• La radiothérapie.
• La chimiothérapie.
La chirurgie
La chirurgie constitue le traitement exclusif d’un grand nombre de tumeurs, qu’elles soient bénignes ou malignes. Elle consiste à retirer la tumeur lors d’une intervention chirurgicale. Selon les cas, la chirurgie permet soit de réduire le nombre de cellules tumorales dans l’organisme, soit de retirer ces dernières dans leur totalité.
Cependant certaines contraintes existent :
• La tumeur doit être localisée dans une zone pouvant être opérée. Ainsi une tumeur au milieu du cerveau ne sera pas opérable contrairement à une tumeur de l’intestin, par exemple.
• Un acte chirurgical ne peut traiter qu’une seule tumeur à la fois, c’est-à-dire que si d’autres organes sont touchés par des métastases, un cancer ne sera pas opérable dans sa totalité.
• Le retrait des cellules tumorales dans leur totalité n’est envisageable que lorsque la tumeur est isolée et de petite taille (moins d’un cm3 environ).
• Plus la tumeur est petite et opérée précocement, moins le risque de laisser des cellules tumorales après son retrait est important. Les chances de guérison du chien sont alors supérieures.
• Le retrait chirurgical doit s’opérer sur une large surface, concernant la lésion elle-même et le tissu environnant afin de réduire le risque de récidive : plus la chirurgie est effectuée en retrait de la tumeur (la tumeur est retirée avec une marge de tissu sain allant généralement jusqu’à 2 cm), moins le risque de récidive est élevé.
• Lorsque la tumeur est volumineuse, l’intervention chirurgicale est délicate et nécessite l’intervention d’un spécialiste qui sera sans doute contraint de retirer des structures osseuses et/ou des tissus musculaires avoisinants.
• L’état général du chien doit être favorable, d’autant plus que celui-ci est anesthésié et qu’il existe des risques d’infection durant l’intervention.
Chirurgie d’une tumeur de l’intestin chez un chien
La radiothérapie
Le vétérinaire peut avoir recours à la radiothérapie en cas de tumeur maligne chez un chien.
La radiothérapie consiste à diriger des rayons sur une tumeur dans le but de détruire les cellules qui la composent et donc de bloquer leur capacité à se multiplier. Cette irradiation détruit les cellules tumorales tout en épargnant les tissus qui l’entourent.
La radiothérapie s’utilise sans chirurgie lorsque la lésion est petite, très sensible aux rayons et ne peut faire l’objet d’une chirurgie large. Elle s’utilise également en complément de la chirurgie lorsque la tumeur présente un risque élevé de récidive locale.
Il existe également des contraintes :
• Comme pour la chirurgie, le traitement ne peut se faire que sur un seul site tumoral, son objectif étant de limiter les risques de récidive locale. La radiothérapie n’a donc aucun effet sur la formation de métastases.
• Le chien doit subir une anesthésie générale et être hospitalisé durant une période comprise entre une et quatre semaines.
• Il existe un risque d’inflammation ou de brûlure à court terme et un risque de fibrose ou de nécrose des cellules et tissus sains à long terme suite au traitement.
Traitement par radiothérapie d’une tumeur nasale chez un chien
La chimiothérapie
Le vétérinaire peut également avoir recours à la chimiothérapie en cas de tumeur maligne chez un chien.
La chimiothérapie désigne l’administration de médicaments, soit par injection ou perfusion soit par voie orale, qui agissent sur les cellules cancéreuses. Le traitement a pour but de détruire les cellules cancéreuses ou de stopper leur multiplication dans tout l’organisme du chien.
La chimiothérapie est indiquée dans les cancers à foyers multiples (sang, ganglions). Elle peut également être mise en œuvre, en complément de la chirurgie, pour les tumeurs qui produisent des métastases.
En savoir plus : sur la chimiothérapie anticancéreuse chez le chien.
Traitement par chimiothérapie chez un chien atteint d’une tumeur
Pronostic des tumeurs chez le chien
En cas de tumeur bénigne chez le chien
Le pronostic d’une tumeur bénigne est généralement bon étant donné que la tumeur est bien localisée.
Il est cependant réservé lorsque :
• La tumeur est volumineuse et que sa masse a comprimé et endommagé un tissu vital voisin.
• La tumeur s’est développée au sein d’un organe indispensable au bon fonctionnement de l’organisme.
En cas de tumeur maligne chez le chien
Vous pourrez discuter avec le vétérinaire afin d’y voir plus clair concernant le pronostic du cancer, les chances de guérison complète ou de survie, la durée de rémission de votre chien…
Le pronostic d’un cancer dépend de plusieurs facteurs :
• Le type de la tumeur c’est-à-dire sa nature histologique : pour exemple, dans la catégorie des méningiomes (tumeurs cérébrales affectant principalement les chiens âgés, en particulier le Boxer et le Golden Retriever), les méningiomes transitionnels, psammomateux et méningothéliaux sont de meilleur pronostic que les autres sous-types de méningiomes.
• Le grade de la tumeur : son agressivité et son développement plus ou moins rapide.
• Le stade du cancer (1, 2, 3 ou 4) : son avancée dans l’organisme du chien et la formation ou non de métastase(s) à distance de la tumeur primitive.
• L’expression des symptômes : respiratoires, urinaires, digestifs, oculaires…
• La localisation de la tumeur : la possibilité de retirer une tumeur dans sa totalité par la chirurgie (on parle alors de tumeur résécable) qui est un facteur pronostique important, dépend principalement de la localisation de la tumeur. Pour exemple, le pronostic d’une tumeur du pancréas variera entre autres en fonction de sa localisation dans le pancréas et donc de la possibilité ou non d’opérer.
La rémission
La rémission désigne l’absence de signes cliniques du cancer après un traitement. Elle dépend essentiellement de la réponse tumorale : un chien dont la tumeur maligne répond peu ou pas du tout au traitement ne présentera qu’une rémission partielle et aura une espérance de vie courte. A l’inverse, un chien dont la tumeur maligne répond bien au traitement aura des chances de présenter une rémission complète et aura une espérance de vie plus longue.
La guérison
La guérison n’est envisageable que si la tumeur maligne a été décelée précocement, qu’elle ne s’est pas propagée à d’autres organes (métastases) et qu’elle répond bien au traitement. De plus, on considère que la guérison du chien ne devient réelle qu’après 2 ans de rémission.
Prédisposition génétique pour les tumeurs
Certaines races de chiens sont prédisposées à les développer :
• Le Boxer est prédisposé pour les mastocytomes de la peau, les tumeurs de la thyroïde, du cerveau, des ganglions (lymphome).
• Le Berger allemand est prédisposé pour les hémangiosarcomes de la rate, les tumeurs des testicules et de la bouche.
• Le Schnauzer est prédisposé pour les épithélioma des doigts.
• Le Caniche et le Cocker sont prédisposés pour les tumeurs de la bouche.
• Les grandes races, en général (plus de 35 kg à l’âge adulte), sont prédisposées pour les tumeurs des os (ostéosarcomes).
Radiographie d’un ostéosarcome sur un ulna (cubitus) chez un chien
• Les petites races sont prédisposées aux fibrosarcomes.
Certains types de tumeurs possèdent une fréquence plus élevée.
Le succès du traitement, en cas de tumeur, dépend de la précocité du diagnostic.
Comment prévenir le cancer chez le chien
Les causes du cancer chez le chien étant multifactorielles, une prévention spécifiquement ciblée paraît difficile.
Mais à l’instar de l’humain, des facteurs hygiéniques favorisent très probablement la réduction du risque d’apparition de cancers.
Une alimentation saine, des sorties régulières favorisant l’exercice physique chez le chien, une pollution maîtrisée, une surveillance médicale ainsi que des soins réguliers sont à conseiller fortement.
Dénomination des tumeurs chez le chien
Il existe plusieurs manières de dénommer les tumeurs bénignes et malignes :
• Selon la situation anatomique de la tumeur.
• Selon la nature du tissu d’origine de la tumeur.
• D’après le nom du « découvreur » de la tumeur.
• Autres dénominations de tumeurs.
Selon la situation anatomique de la tumeur
On prend comme référence le nom de l’organe dans lequel se développe la tumeur.
Exemples : tumeur de l’intestin, tumeur de la rate, tumeur cérébrale…
Selon la nature du tissu d’origine de la tumeur
Le nom de la majorité des tumeurs bénignes et de certaines tumeurs malignes portent le suffixe « ome ».
Ce qu’il faut retenir :
• Lorsqu’une tumeur bénigne et une tumeur maligne portent le même nom, on les différencie en remplaçant le suffixe « ome » par carcinome ou sarcome pour les tumeurs malignes.
• Les carcinomes désignent les cancers se développant aux dépens d’un tissu épithélial.
• Les sarcomes désignent les cancers se développant aux dépens du tissu conjonctif.
Exemples de dénominations de tumeurs :
• Un lipome est une tumeur bénigne du tissu graisseux.
• Un liposarcome est une tumeur maligne d’origine conjonctive constituée de cellules graisseuses.
• Un adénome est une tumeur bénigne qui se développe au niveau d’une glande (rein, testicule…) ou de certaines muqueuses glandulaires (utérus, rectum…). Exemples : adénome de la thyroïde, adénome de l’hypophyse.
• Un adénocarcinome est une tumeur maligne se développant aux dépens d’un épithélium glandulaire (exemple : adénocarcinome du pancréas, adénocarcinome de la glande surrénale).
• Un adénosarcome est une tumeur maligne se développant aux dépens du tissu conjonctif et de l’épithélium d’une glande (exemple : adénosarcome de l’ovaire).
D’après le nom du « découvreur » de la tumeur
Parfois la tumeur porte le nom de la personne qui a été la première à la décrire.
Exemple : le syndrome de Zollinger Ellison, du nom des deux chercheurs ayant mis en évidence ce syndrome, correspond à une tumeur située au niveau du pancréas.
Autres dénominations de tumeurs
Les cancers du sang sont appelés leucémies.
Les cancers du système lymphatique sont appelés lymphomes.
Les cancers des plasmocytes sont appelés myélomes multiples.
Alimentation du chien atteint d’un cancer
La ration ménagère, l’alimentation qui répond le mieux aux besoins du chien cancéreux
L’alimentation joue un rôle très important dans la récupération de votre chien. Un nouveau régime alimentaire devra alors être mis en place afin de renforcer son système immunitaire et l’aider à combattre le cancer.
Il est très probable que celui-ci perde l’appétit et qu’il boude sa gamelle lorsqu’il sera sous traitement médical. Deux tiers des chiens environ perdent du poids lorsqu’ils sont atteints d’un cancer et présentent une fonte musculaire importante. Or plus le chien est affaibli, moins il aura de force pour combattre la tumeur maligne. Il est alors très important de bien surveiller la prise alimentaire et d’inciter votre chien à manger en lui proposant une alimentation attirante et appétissante.
Pourquoi est-il important que mon chien ait de l’appétit ?
• Cela permettra à votre chien de mieux supporter les traitements.
• Cela contribuera à améliorer sa qualité de vie.
• Ses défenses immunitaires seront renforcées, ce qui permettra à son organisme de mieux combattre le cancer.
• La médiane de survie sera supérieure si son état corporel est satisfaisant. Il vivra plus longtemps !
Il faut savoir que les chiens cancéreux présentant une perte de poids de plus de 6% ont une durée de vie réduite, quel que soit le traitement entrepris.
Pourquoi un nouveau régime alimentaire pour mon chien ?
Pour couvrir ses nouveaux besoins
Le processus tumoral entraîne des perturbations métaboliques qui modifient les besoins nutritionnels et énergétiques du chien. Il est donc impératif de couvrir ses besoins de base tout en répondant aux exigences liées au processus tumoral.
Pour le nourrir sans nourrir la tumeur maligne
Les cellules tumorales ont besoin de nutriments pour se développer. Pour cela, elles détournent ceux-ci aux dépens de l’organisme de votre chien. L’objectif du nouveau régime alimentaire est donc de privilégier les nutriments qui ne sont pas utilisés par les cellules tumorales et de réduire ceux qui constituent leur carburant principal pour se développer.
Quel doit être le nouveau régime alimentaire pour mon chien ?
Une alimentation appétente, riche en nutriments essentiels, saine et équilibrée, avec une haute teneur en protéines et en bonnes matières grasses permettra à votre chien de garder un poids optimal, de conserver sa masse musculaire, d’améliorer sa qualité de vie, de combler ses besoins nutritionnels et enfin d’augmenter son espérance de vie.
Un nouveau régime alimentaire doit ainsi être déterminé et prendre en compte différents paramètres comme le poids actuel de votre chien, sa prise alimentaire, des troubles digestifs éventuels, son activité, le type de tumeur l’affectant (un lymphome par exemple)…
Les produits devant être de très bonne qualité, l’idéal est de préparer soit-même les repas de son chien. Pour cela, vous pouvez faire appel à un vétérinaire nutritionniste qui vous aidera à élaborer une ration ménagère répondant parfaitement aux besoins de votre chien.
Il existe cependant des alternatives pour les propriétaires pouvant difficilement élaborer une ration ménagère, faute de temps ou par peur de mal faire :
1 • L’aliment thérapeutique Revovery de Royal Canin
L’aliment diététique Recovery de Royal Canin est adapté aux besoins du chien cancéreux et se présente sous forme de pâtée. Il s’agit d’un aliment thérapeutique qui possède une haute densité énergétique, il est très appétent pour le chien malade qui a besoin de reprendre de l’appétit.
Aliment diététique thérapeutique Recovery
Nous vous déconseillons fortement les produits de la grande distribution, et en particulier les produits premier prix qui auront des effets néfastes sur la santé de votre chien.
2 • Une alimentation fraîche très appétente
Il vous est possible de vous tourner vers un traiteur canin, comme le site Dog Chef qui élabore des repas pour les chiens cancéreux. Ce sont des rations sur-mesure, appétentes, fraiches, de qualité égale à l’alimentation humaine et élaborées par des vétérinaires nutritionnistes. De plus, elles sont livrées à domicile.
Pourquoi mon chien ne veut-il plus manger ?
Différentes raisons peuvent expliquer une perte d’appétit chez votre chien :
• Cela peut être dû au traitement qui est très lourd. La chimiothérapie ou la radiothérapie par exemple peuvent être responsables de troubles digestifs ou d’altérations du goût.
• Lorsque la tumeur atteint la cavité buccale, elle peut provoquer une gêne et une douleur lors de la prise alimentaire.
• Une tumeur localisée dans un organe du système digestif peut perturber le bon fonctionnement de celui-ci. Cela peut être le cas pour une tumeur de l’œsophage, une tumeur de l’estomac ou une tumeur de l’intestin grêle par exemple.
• Certaines tumeurs cérébrales peuvent entraîner des modifications de l’appétit. Une tumeur située au niveau de l’hypothalamus, par exemple, qui est le centre régulateur de la faim, peut conduire à de l’anorexie chez votre chien.
• Des symptômes inhabituels provoqués par la tumeur (appelés syndromes paranéoplasiques) peuvent également être à l’origine d’une baisse, voire d’un arrêt total de la prise alimentaire chez votre chien.
• Si votre chien est hospitalisé, le stress peut également avoir un impact sur son appétit.
Comment donner de l’appétit à mon chien ?
1 • Rajoutez à sa nourriture quelques petits morceaux de viande crue ou un bouillon de poulet (ou de bœuf) peu salé ou un peu d’huile d’olive.
2 • Préparez-lui des rations ménagères avec des ingrédients frais qui sont beaucoup plus savoureux et appétents ou bien faites appel à un traiteur canin comme Dog Chef si votre emploi du temps ne vous le permet pas.
3 • Réchauffez ses repas afin d’exalter certains arômes.
4 • Certains chiens peuvent refuser une alimentation solide car ils l’assimilent aux nausées et vomissements. Il est alors possible d’avoir recours à une alimentation liquide. Vendu par Royal Canin, Recovery Liquid est un aliment diététique complet que votre chien pourra prendre spontanément dans sa gamelle ou que vous pourrez lui faire avaler grâce à une seringue.
L’aliment a une haute teneur en protéine permettant le maintien de la masse musculaire du chien et une haute densité énergétique permettant de couvrir ses besoins avec juste un petit volume de liquide. il contient également une association bénéfique d’antioxydants qui agissent en synergie : vitamine E, vitamine C, taurine et lutéine. Cette association permet de neutraliser les radicaux libres qui sont la cause de la dégradation cellulaire. Sa présentation sous forme liquide, avec une viscosité étudiée, permet un passage facilité via des seringues et des sondes de différents calibres.
Aliment diététique thérapeutique Recovery Liquid
5 • Il est également possible de faire prendre à votre chien le complément alimentaire Nutribound qui stimule la prise alimentaire. Vendu par les laboratoires Virbac, Nutribound est une solution orale très appétente qui stimule l’appétit et qui est régulièrement utilisée par les vétérinaires pour traiter l’anorexie chez le chien au cours d’un cancer. La solution contient de l’arginine, du glutamine, de la taurine, des prébiotiques, de l’EPA-DHA, un ratio oméga 6 / oméga 3 autour de 5 vitamines A, E, B1.
Complément alimentaire Nutribound pour stimuler la prise alimentaire
6 • Dans les cas extrêmes, l’alimentation du chien peut être effectuée par sonde buccale (par la bouche) ou naso-oesophagienne (par le nez) avec l’aliment liquide Recovery Liquid de Royal Canin.
Alimentation d’un chien Coton de Tulear par sonde naso-œsophagienne
En savoir plus : sur l’alimentation du chien cancéreux
Protégez la santé de votre chien
Pour le protéger dans n’importe quelle situation, Catedog vous conseille d’opter pour une assurance santé.
Nous vous recommandons SantéVet, numéro 1 de l’assurance santé animale.
SantéVet rembourse vos frais vétérinaires en cas d’accident ou de maladie comme une tumeur ainsi que les frais liées à la prévention, comme les vermifuges, les vaccins, les antiparasitaires contre puces et tiques, la stérilisation, la castration… de votre chien.
Auteur de l’article
Docteur Laurence Dillière Lesseur, Vétérinaire Comportementaliste
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Titulaire du Diplôme Inter-Ecoles de Vétérinaire Comportementaliste.
Cofondatrice du site Catedog.com.
Sources de l’article
1 • Moraillon R., Legeay Y., Boussarie D. et Sénécat O. Dictionnaire pratique de thérapeutique chien, chat et NAC. Editions Masson 2010.
2 • Hébert F. et Bulliot C. Guide pratique de médecine interne chien, chat, NAC.Editions Med’Com, 2010.
3 • Ogillvie G.K et Moore A.S. Manuel pratique de cancérologie vétérinaire. Editions Le Point Vétérinaire, Masson, 1997.
4 • Moreno N. et Couto G.C.Guide pratique d’oncologie du chien et du chat. Editions Med’Com, 2014.
5 • Soyer C. et Doliger S. Vade-mecum, Cancérologie vétérinaire. Editions Med’Com, 2011.
6 • Cartagena Albertus J.C. Guide clinique de cancérologie du chien et du chat. Editions Le Point Vétérinaire, 2012.
7 • Vieillevigne V. et Parachini-Winter C.
8 • Hill’s Atlas of Veterinary Clinical Anatomy. Hill’s Pet Products 1989. Veterinary Medicine Publishing.
Auteur des illustrations
Vincent Lesseur, web designer, graphiste, illustrateur
Cofondateur du site Catedog.com.
Auteurs des photos
1 • Vincent Lesseur
2 • @Shutterstock
3 • @Wikimedia Commons
Toutes les tumeurs chez le chien
- Alimentation du chien cancéreux
- Espérance de vie d’un chien atteint d’une tumeur
- Lymphome chez le chien
- Mastocytome chez le chien
- Ostéosarcome chez le chien
- Sarcome de Sticker chez le chien
- Tumeurs cérébrales chez le chien
- Tumeurs de l’appareil génital chez la chienne
- Tumeurs de l’estomac chez le chien
- Tumeurs de l’intestin chez le chien
- Tumeurs de l’os chez le chien
- Tumeurs de la bouche chez le chien
- Tumeurs de la peau chez le chien
- Tumeurs de la prostate chez le chien
- Tumeurs de la rate chez le chien
- Tumeurs de la thyroïde chez le chien
- Tumeurs de la vessie chez le chien
- Tumeurs de l’appareil génital chez le chien
- Tumeurs de l’œsophage chez le chien
- Tumeurs du foie chez le chien
- Tumeurs du pancréas chez le chien
- Tumeurs mammaires chez la chienne
- Tumeurs pulmonaires chez le chien
- Tumeurs rénales chez le chien
Sujets en lien avec les tumeurs chez le chien
- Alimentation saine chez le chien
- Amaigrissement chez le chien
- Boiterie chez le chien
- Crise d’épilepsie chez le chien
- Mauvaise haleine chez le chien
Pensez à informer votre entourage en partageant cet article facile à comprendre grâce aux photos et aux illustrations 👍
4 commentaires
Que faire pour mon chien atteint d’une tumeur a cote cervelet en soins locaux
Ce qui est triste, c’est que tous n’ont pas la possibilité de faire traiter leur animal. Le chien de mon fils à une grosse bosse sanguinolentes sur le dos et j’ai assumer les coûts pour les deux premières visites et médicament, + de 500$. Pour l’opérer et savoir si c’est une tumeur cancéreuse, c’est plus 2500$. Nous n’aurons sans aucun autre choix que l’euthanasie pour ne pas le faire souffrir 🙁
Plait qui ne guerit pas apres 14 jrs antibiotiques,
Plait a des ecoulement et un peu de sang je crois
Mais je dois lui faire un pensement et l’odeur est res forte
Pouvez-vous me conseiller
Il a 12 ans un Golden
Tout dépend de la plaie et de son aspect. Je vous conseille de recontacter votre vétérinaire. Il faut peut-être changer d’antibiotique, faire un prélèvement pour réaliser un antibiogramme, ou encore réaliser un geste chirurgical…